"Votre gouvernement empile les enveloppes et les mesures d'urgence temporaires au fil de la catastrophe", dénoncent les soignants.

( AFP / PHILIPPE LOPEZ )
"Un mois plus tard, nous restons sans réponse de votre part". Quelque 10.000 soignants ont signé mercredi 30 novembre une tribune dans Le Monde pour dénoncer le "silence assourdissant" d'Emmanuel Macron sur la crise traversée par la pédiatrie à l'hôpital.
Le 21 octobre, quelque 4.000 soignants avaient interpellé le président de la République dans une lettre publiée par Le Parisien où ils dénonçaient la saturation des services de pédiatrie avec des "enfants quotidiennement en danger" sur fond d'épidémie précoce de bronchiolite.
"Un mois plus tard, nous restons sans réponse de votre part : votre silence est assourdissant", fustigent mercredi ces personnels parmi lesquels 400 chefs de service et l'ensemble des sociétés savantes de pédiatrie.
"Mauvais remake" du Covid-19
"L'épidémie annuelle de bronchiolite s'est transformée en un mauvais remake de la pandémie de Covid-19", constatent amèrement les soignants dans leur nouvelle tribune en mettant en avant les mêmes maux, perte de sens et manque de personnels. "Vous n'êtes pas apparu pour rassurer les parents, assurer les soignants de votre soutien et de la volonté de sauver l'hôpital public", reprochent encore les signataires.
"À la place, votre gouvernement empile les enveloppes et les mesures d'urgence temporaires au fil de la catastrophe, et remet en cause les constats unanimes des soignants et des patients", s'agacent-ils, alors que l'exécutif a promis 400 millions d'euros de nouvelles mesures pour soulager les services concernés.
Les futures assises de la pédiatrie et l'installation d'un comité d'orientation ad hoc le 7 décembre n'ont pas non plus l'heur de satisfaire les 10.000 signataires.
Face à une situation qui s'est encore dégradée par rapport à octobre, les soignants réclament à Emmanuel Macron actuellement en visite d'État aux État-Unis de s'engager personnellement et de mettre en œuvre une batterie de mesures catégorielles : reconnaissance de la spécificité et de l'expertise de la pédiatrie, plafond du nombre de patients par infirmière et infirmier, respect des temps de repos et des temps de formation, meilleure indemnisation du travail de nuit et de week-end, mesures ciblant la formation des jeunes engagés dans les métiers du soin, etc.
"La crise actuelle pousse aux démissions toujours plus nombreuses. Dos au mur, la France saura-t-elle sauver ses enfants ?" concluent les soignants.
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