
"Le Royaume-Uni était sous-préparé" a déclaré le nouveau Premier ministre, Keir Starmer. ( AFP / JUSTIN TALLIS )
Le premier volet d'une enquête publique dévoilé ce jeudi 18 juillet, estime que l'exécutif britannique a payé son impréparation face à la pandémie à cause du Brexit.
Dans ce document de 217 pages, l'ancienne juge Heather Hallett conclut que le pays, trop concentré sur une épidémie de grippe, s'est préparé "pour la mauvaise pandémie".
Elle a déploré la " complexité labyrinthique " des organismes gouvernementaux chargés des plans d'urgence et le fait que les conseillers ne disposaient pas de suffisamment de liberté pour exprimer des points de vue différents.
Des témoins ont expliqué que des travaux pour se préparer aux pandémies avaient été mis en pause en raison de la réaffectation de ressources pour l'"opération Yellowhammer", qui désignait le plan d'urgence dans l'hypothèse où le Royaume-Uni quittait l'UE sans accord.
"Le Royaume-Uni était sous-préparé"
Parmi les autres facteurs expliquant le manque de préparation du pays sont cités le manque de surveillance de la part du Parlement et les lourdeurs administratives.
Le Royaume-Uni, alors sous le gouvernement de Boris Johnson, a été l'un des pays les plus durement touchés par la pandémie.
Parmi les autres défaillances mises en exergue, le nombre insuffisant d'équipements de protection pour les personnels médicaux.
Le rapport prône une "simplification radicale" de la manière dont le Royaume-Uni se prépare pour les situations de crise , un exercice au moins tous les trois ans et la création d'un organisme unique pour superviser tout le système.
Dans un communiqué, le nouveau Premier ministre travailliste Keir Starmer a souligné que le rapport "confirme ce que beaucoup ont toujours pensé, que le Royaume-Uni était sous-préparé" face à la pandémie. Il a mis en avant l'engagement de son gouvernement à "tirer les leçons de l'enquête publique" pour "mettre en place de meilleures mesures" afin de "nous préparer et nous protéger de l'impact de toute future pandémie".
Les auditions concernant ce volet de l'enquête publique, où se sont succédés notamment Boris Johnson et son ministre de la Santé Matt Hancock, se sont tenues à Londres en juin et juillet 2023.
D'autres rapports sont prévus pour 2026
Plus de 227.000 morts comportant la mention Covid-19 sur le certificat de décès ont été recensés dans les statistiques officielles publiées quand les auditions ont démarré.
Au Royaume-Uni, les enquêtes publiques sont dirigées de manière indépendante. Elles portent sur des questions d'intérêt public, mais sans se prononcer sur d'éventuelles responsabilités civiles ou pénales.
Les volets suivants portent sur la manière dont le système public de santé a fait face, avec notamment les vaccins et les traitements. Des rapports intermédiaires doivent être publiés avant la fin des auditions, prévue mi-2026.
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