L'administrateur de l'agence spatiale américaine a ouvert la voie à la concurrence face aux contretemps de SpaceX dans le développement du véhicule spatial censé ramener des astronautes américains sur la Lune avant 2030. Ses remarques lui ont valu des insultes d'Elon Musk, qui a défendu sa fusée Starship.

Elon Musk et Donald Trump, lors du lancement d'une fusée Starship, en novembre 2024 ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / BRANDON BELL )
Quelques heures après l'avertissement lancé par la Nasa sur les difficultés du programme spatial de Space X, Elon Musk s'en est pris frontalement à l'administrateur par intérim de l'agence spatiale américaine après que ce dernier a évoqué lundi la possibilité de se passer de son entreprise pour retourner sur la Lune. "Sean le Crétin est en train d'essayer de tuer la Nasa!", a lancé le multimilliardaire mardi 21 octobre sur son réseau social X, à propos de Sean Duffy, ministre des Transports de Trump chargé de la gestion par intérim de l'agence spatiale.
La veille, Sean Duffy avait indiqué qu'il allait solliciter la concurrence et relancer les appels d'offres pour la mission lunaire Artémis 3 qui prévoit le retour des Américains sur la Lune, citant les retards pris par SpaceX dans le développement de sa mégafusée Starship.
"J'adore SpaceX. C'est une entreprise incroyable. Le problème c'est qu'ils sont en retard. Ils ont repoussé leurs délais et nous sommes en compétition avec la Chine", avait-il justifié. Cette décision faisait suite aux critiques croissantes d'experts avertissant que Starship, dont une version modifiée doit servir d'alunisseur, ne serait pas prête à temps.
Ces accusations ont été balayées par Elon Musk sur X, qui a assuré que sa fusée "finira par réaliser toute la mission lunaire", son entreprise avançant "à la vitesse de l'éclair par rapport au reste de l'industrie spatiale".
La rivale Blue Origin de Jeff Bezos en embuscade?
Après plusieurs reports, la mission Artémis 3 est à présent prévue par la Nasa pour la mi-2027, une date qui selon des experts est intenable, SpaceX devant encore braver d'immenses défis techniques avant que sa fusée ne soit prête à une telle mission. Or, le temps presse, les Etats-Unis s'étant engagés dans une compétition spatiale avec la Chine, Pékin ambitionnant également d'envoyer des hommes sur la surface lunaire... d'ici 2030.
La Nasa pourrait donc recourir à un autre alunisseur - développé par l'entreprise concurrente Blue Origin de Jeff Bezos ou d'autres - pour aller plus vite. Ces tensions entre le patron de SpaceX et Sean Duffy surviennent par ailleurs sur fond de tractations quant au futur administrateur permanent de la Nasa. L'homme d'affaires Jared Isaacman, un proche d'Elon Musk, qui avait été choisi en premier lieu par Donald Trump, a été écarté fin mai peu avant que n'éclate au grand jour la brouille entre le président et le patron de SpaceX. Mais selon des informations de presse, le président envisagerait de le renommer, ce à quoi s'opposerait M. Duffy, qui souhaiterait garder la gestion de la Nasa.
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