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Contrat nucléaire avec un Sud-Coréen: l'UE demande à Prague de temporiser
information fournie par Boursorama avec AFP 12/05/2025 à 15:51

La centrale nucléaire de Dukovany située à 50 km de la ville de Brno, lors d'un exercice d'accident nucléaire le 26 mars 2013. ( AFP / MICHAL CIZEK )

La centrale nucléaire de Dukovany située à 50 km de la ville de Brno, lors d'un exercice d'accident nucléaire le 26 mars 2013. ( AFP / MICHAL CIZEK )

Bruxelles a demandé à la République tchèque de suspendre la signature d'un contrat pour deux réacteurs nucléaires attribué à la société sud-coréenne KHNP soupçonnée d'avoir reçu des subventions faussant la concurrence, dans une lettre vue lundi par l'AFP.

La missive du commissaire à l'Industrie, Stéphane Séjourné, fait état d'une procédure en cours pouvant aboutir à l'ouverture d'une enquête par l'exécutif européen. Cette procédure vise à vérifier que les règles du jeu ont bien été équitables dans l'appel d'offres lancé par l'énergéticien tchèque CEZ et remporté par KHNP, au détriment du groupe français EDF.

Dans son courrier daté du 2 mai, Stéphane Séjourné demande au ministre tchèque de l'Industrie, Lukas Vlcek, de ne pas signer le contrat tant que la Commission européenne n'aura pas rendu ses conclusions.

KHNP avait été sélectionné à l'été 2024 pour construire deux réacteurs nucléaires à la centrale de Dukovany (sud) et l'accord devait être entériné le 7 mai au cours d'une cérémonie officielle.

Mais un tribunal tchèque a bloqué la signature du contrat avec KHNP, le temps que la justice se prononce sur une plainte déposée par EDF.

CEZ, contrôlé par l'Etat, exploite deux centrales nucléaires, Temelin et Dukovany, toutes deux situées dans le sud du pays. Elles représentent environ 40% de la production nationale d'électricité.

"Le contenu de la lettre (de la Commission) doit être rejeté par la République tchèque", a réagi lundi le patron de CEZ, Daniel Benes, cité par l'agence nationale CTK. "Les Français feront tout pour empêcher la construction d'une telle centrale", a-t-il accusé.

Le 12 février, la Commission européenne avait réclamé des informations à CEZ et KHNP, dans le cadre d'un nouveau règlement européen entré en vigueur en juillet 2023 pour garantir l'intégrité des appels d'offres.

L'instrument vise à empêcher que ces marchés soient faussés par des aides publiques déloyales d'Etats étrangers. Il a déjà été mis en oeuvre pour écarter des groupes chinois de contrats qu'ils avaient remportés.

Un porte-parole de la Commission, Thomas Regnier, a souligné lundi que CEZ n'avait pas répondu aux demandes d'information de l'exécutif. "Il ne s'agit pas d'un commissaire français défendant des intérêts français. C'est un membre du Collège (des commissaires européens) appliquant la législation et dialoguant avec les autorités tchèques pour protéger notre marché unique", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

KHNP a proposé de construire les deux nouvelles unités pour environ 200 milliards de couronnes tchèques chacune (8 milliards d'euros). Le chantier doit débuter en 2029 pour une mise en service du premier réacteur en 2036.

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