
( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )
Un organisme économique belge estime que la Belgique est confrontée à un "tsunami" de petits colis envoyés par les grands acteurs du e-commerce chinois et doit absolument pousser l'Union européenne à accélérer sa réforme douanière, dans un avis obtenu jeudi par l'AFP.
L'UE planche depuis deux ans sur une réforme douanière qui prévoit de mieux contrôler l'entrée sur son territoire de marchandises non conformes ou jugées dangereuses, sur fond d'augmentation considérable du commerce en ligne.
Il est aussi question de supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient actuellement les nombreux envois d'une valeur n'excédant pas 150 euros.
Or selon le Conseil central belge de l'économie (CCE), qui fait office de lanceur d'alerte sur les priorités socio-économiques, ces colis dits de faible valeur ont atteint les trois millions en rythme quotidien en 2024 en Belgique, soit un triplement sur un an.
"Il s’agit là d’une augmentation explosive et ces colis proviennent surtout de Chine (Alibaba, Shein, Temu, TikTok...)", relève le CCE.
"Ce tsunami de colis qui submerge notre pays ne peut absolument pas être contrôlé correctement avec les moyens actuels dont disposent les services des douanes et les autres services d'inspection compétents du ministère de l'Economie", est-il souligné.
- "Prendre l'initiative" -
L'organisme appelle le gouvernement belge à renforcer les moyens de ses services douaniers, mais aussi à "prendre l'initiative" et à convaincre les autres pays de l'UE de l'urgence d'un meilleur contrôle des importations résultant de l'e-commerce.
"Attendre la finalisation (de la réforme européenne en cours) n'est pas une option", poursuit cet organe consultatif représentant patronat et syndicats belges.
Avec Anvers, la Belgique héberge le deuxième port de marchandises en Europe après celui de Rotterdam (Pays-Bas). L'aéroport de Liège (est) est aussi une plateforme majeure du fret aérien en provenance de Chine.
Le Conseil central de l'économie s'inquiète de la concurrence déloyale au détriment des acteurs économiques européens, ainsi que des conséquences en matière de santé des consommateurs et d'impact sur l'environnement.
"De nombreux produits sont consommés alors qu’ils ne sont pas conformes au marché, qu’ils sont dangereux pour la santé, qu’ils ne sont certainement pas réutilisables et la plupart du temps non recyclables", détaille-t-il. "Nombre de ces produits devraient en fait être directement détruits par les douanes lors de leur arrivée dans notre pays".
Au total, le nombre de déclarations en douane de colis liés à l’e-commerce est passé de 1.600 par jour en 2017, à 4 millions l'an dernier (dont 3 millions de faible valeur), toujours selon l'organisme belge.
Quant à la future législation voulue dans l'UE, les Vingt-Sept sont convenus fin juin d'entamer des négociations avec le Parlement européen.
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