A contre-courant du régime général des retraites, le régome complémentaire des salariés du privé dégage de confortables excédents, avec plus de cinq milliards en 2022. Le débat sur une éventuelle mise à contribution pour financer la revalorisation des petites pensions est lancé.

(illustration) ( AFP / FRED TANNEAU )
Patronat et syndicats ont démarré mardi 5 septembre les négociations autour du futur montant des retraites complémentaires. La situation du régime Agirc-Arrco, aux caisses bien remplies laisse selon les syndicats "une marge" pour améliorer les droits des travailleurs.
Parmi les pistes : l'idée de "contribuer" à la revalorisation de ces petites retraites, prévue par la réforme.
"L'Agirc-Arcco doit prendre sa part", a estimé Eric Chevée, négociateur de la CPME (confédération des petites et moyennes entreprises), chiffrant cette participation "entre 350 et 420 millions d'euros" annuels. "Le gouvernement s'est engagé a le faire, c'est à lui de mettre l'argent", a répliqué Michel Beaugas (FO).
Selon les prévisions du gouvernement, les comptes de l'Agirc-Arrco devraient rester dans le vert de manière durable, et les syndicats comptent bien exploiter ces réserves.
Une "règle d'or" largement respectée
L'Agirc-Arrco dégage ces dernières années de copieux excédents: 2,6 milliards en 2021 et plus de 5 milliards en 2022. Le système a par ailleurs 68 milliards d'euros de "réserve", soit largement de quoi respecter sa "règle d'or", qui impose de disposer d'au moins six mois de versements d'avance, sur un horizon de 15 ans. Selon plusieurs syndicats, la réforme des retraites, avec le décalage de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, devrait aussi apporter (selon un scénario moyen parmi plusieurs étudiés) quelque 22 milliards d'euros supplémentaires au régime sur les quinze prochaines années.
"Nous allons y aller de façon très offensive, pour limiter l'impact de la réforme" du régime général, a promis la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet sur France Inter. Les montants versés aux retraités par l'Agirc-Arrco "représentent entre 20 et 60% du montant de la pension" totale, a-t-elle rappelé. "FO entend que (cette) 'bonne santé' profite aux travailleurs, actifs et retraités", a abondé Force ouvrière sur X (anciennement Twitter).
Les partenaires sociaux réfléchissent à un mécanisme permettant de revaloriser les retraites de ceux qui continuent de travailler en touchant leur pension, sur le modèle de ce qui a été créé par la réforme des retraites pour le régime général. Un débat "ouvert", selon la CFDT, et loin d'être tranché.
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