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Comment financer le réarmement de la France? Les chiffres d'un "effort historique" pour le pays
information fournie par Boursorama avec Media Services 19/05/2025 à 17:22

Une étude de France Stratégie et du Haut-Commissariat pointe les ordres de grandeur astronomiques auxquels va faire face le pays sur le chemin du réarmement. Dans ce contexte, le recours à un "levier unique" est exclu, au vu de l'effort budgétaire à consentir.

Des obus fabriqués dans les "Forges de Tarbes" (illustration) ( AFP / ED JONES )

Des obus fabriqués dans les "Forges de Tarbes" (illustration) ( AFP / ED JONES )

Dépense publique maîtrisée, hausse du taux d'emploi, financement européen ... Pendant que l'UE et ses alliés s'accordaient sur le programme "Safe" de pot commun en matière d'armement, France Stratégie a recommandé dans une note "flash" publiée lundi 19 mai de combiner plusieurs moyens pour assurer l'important besoin de financement du réarmement de la France, qui s'élève à au moins 100 milliards d'euros d'ici 2030.

"Le recours à un levier unique semble irréaliste au vu de l'ampleur de l'effort requis", indiquent France Stratégie et le Haut-commissariat au plan dans une note. "Le juste équilibre entre ces différents leviers devra faire l'objet d'un débat démocratique", ajoutent-ils.

La France consacre environ 2% de son produit intérieur brut (PIB) à des dépenses militaires. Un effort de 2,9% du PIB d'ici 2030 représenterait un montant de 100 milliards d'euros courants, et l'objectif affiché de 3,5% pèserait 120 milliards, soit deux fois plus qu'en 2024, quand les Etats-Unis demandent 5% aux pays de l'Otan - soit 172 milliards pour la France.

Une véritable gageure dans un contexte déjà très contraint pour les finances publiques du pays, qui affichait le plus important déficit public de la zone euro en 2024 (5,8% du PIB) et le troisième plus gros endettement (113% du PIB). Une cible de 3,5% en 2030, à laquelle s'ajouterait 1% du PIB d'investissements publics en faveur de la transition écologique, nécessiterait de ramener à partir de 2025 à 0,9% par an (soit 15 milliards d'euros) la croissance des autres dépenses publiques, contre 3,2% annuels en moyenne entre 2001 et 2023.

"De tels efforts seraient totalement inédits", pointe France Stratégie, organisme chargé de conseiller le gouvernement, affectant "forcément les montants alloués aux prestations sociales" .

Eviter le vertige fiscal

En tablant uniquement sur une hausse des prélèvements obligatoires, ceux-ci devraient augmenter de 3,7% par an en moyenne (soit 61 milliards par an ou 15 milliards de plus par rapport à leur évolution spontanée avec l'activité et l'inflation).

Ce "choc fiscal massif" affecterait l'activité: cela reviendrait à "une hausse de 2 points de la TVA chaque année pendant cinq ans, soit près de 10 points au total!" , illustre la note. La seule amélioration du taux d'emploi nécessiterait de l'augmenter de 4,7 points en cinq ans, soit 1,9 million d'emplois.

Un autre levier serait de recourir à un endettement commun au niveau de l'UE. En combinant ces moyens, chacun contribuant par exemple pour un quart à l'effort, "les ordres de grandeur apparaissent alors moins intimidants", estiment les auteurs. Quant à une cible à 5% du PIB, les efforts nécessaires seraient "titanesques".

18 commentaires

  • 21:40

    Macron et sa bande et le monde politique français en général sont la principale menace qui pèse sur la France, et il est peu probable que la France y survive.


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