Ce programme européen chiffré à 150 milliards d'euros devrait intégrer plusieurs pays non-membres de l'Union européenne, dont la Norvège et la Grande-Bretagne.

Des Eurofighter Typhoon de la Royal Air Force, des Rafale de l'Armée de l'Air et de l'Espace, un Mirage 2000-5, et un F-16 belge, dans le ciel de Paris, en 2023 ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Le réarmement du Vieux continent et de ses alliés passera t-il par un pot commun? Les pays de l'Union européenne ont conclu lundi 19 mai un accord de principe pour faciliter leurs achats en commun d'armement, dans le cadre du programme européen "Safe", doté de quelque 150 milliards d'euros.
Le projet, mêlant UE et plusieurs Etats non-membres, prévoit des prêts de 150 milliards d'euros pour financer, en commun, des achats et des projets d'armement dans les domaines où l'offre européenne reste insuffisante, comme la production de missiles, de munitions, de drones ou encore les systèmes de défense anti-aérienne.
Réintégration britannique, les industriels d'Outre-manche aux aguets
Il est d'ores et déjà prévu que plusieurs pays non membres de l'UE puissent déjà y participer, comme la Norvège ou l'Ukraine, car signataires d'un partenariat de défense et de sécurité. La Grande-Bretagne et l'UE ont signé lundi à Londres un accord de partenariat similaire, qui permettra, après d'ultérieures négociations, à Londres d'être pleinement intégré à ce programme européen. Si le Royaume-Uni devait rejoindre ce programme, il serait considéré comme un fabricant européen, au même titre que n'importe quel autre pays membre de l'UE, a assuré un responsable européen. L'industrie de défense britannique, affectée par le Brexit, compte plusieurs poids-lourds dont BAE Systems (impliqué dans la fabrication du chasseur Eurofighter Typhoon), ou encore Rolls Royce.
Il s'agit d'un élément important compte tenu de l'accent qui a été mis sur la nécessité d'encourager l'industrie de défense européenne alors que la majorité des achats actuels d'armement par les pays de l'UE se font hors d'Europe, essentiellement aux Etats-Unis.
Quelles garanties pour les industriels européens de la défense?
Défendu par plusieurs Etats membres, dont la France, ces projets devront ainsi être majoritairement réalisés par l'industrie de défense européenne, à hauteur de 65% des composants. Le reste pourra provenir de pays non membres du programme Safe, comme les Etats-Unis, à hauteur de 35%. Dans le souci d'éviter qu'un pays tiers ne puisse contrôler à distance l'armement produit grâce à l'un de ses composants, une autorité centrale sera chargée de s'assurer que cela restera impossible.
L'idée est par exemple d'empêcher que le fabricant américain d'un logiciel intégré à un drone européen, développé grâce à ce programme "Safe", ne puisse être contrôlé à distance depuis les Etats-Unis, a-t-on expliqué de source européenne. Les ambassadeurs des 27 doivent encore formaliser cet accord de principe lors d'une nouvelle réunion mercredi avant un accord définitif attendu le 27 mai, à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires européennes de l'UE. "Safe" fait partie d'un programme plus global présenté fin mars par la Commission européenne, qui ambitionne de mobiliser jusqu'à 800 milliards d’euros pour réarmer le continent européen.
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