( AFP / AURORE MESENGE )
Coût du dérèglement climatique, inégalités de revenus: l'Insee a diffusé mardi de nouvelles données permettant d'analyser la croissance économique "au-delà" du PIB et lui ajouter une dimension environnementale et sociale.
"Les comptes nationaux et leur indicateur phare, le produit intérieur brut (PIB), sont une référence installée et reconnue qui gardent tout leur intérêt, mais qui demandent à être complétés", a expliqué l'Institut national de la statistique et des études économiques dans un communiqué.
Il a dévoilé des comptes nationaux dits "augmentés" se focalisant sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les inégalités de revenus entre les ménages. Ils ont vocation à être actualisés annuellement.
C'est "une démarche un peu novatrice et l'aboutissement d'un assez long chantier", a commenté son directeur général, Jean-Luc Tavernier, lors d'une conférence de presse.
Une première étude pointe "une tendance au découplage" entre croissance économique et émissions de GES.
Les émissions françaises se sont repliées de 5,6% en 2023 par rapport à 2022, à 403 millions de tonnes équivalent CO2, grâce notamment à la production d'électricité décarbonée, alors que le PIB a progressé de 1,1%.
En conséquence, l'empreinte carbone (qui tient aussi compte des émissions lors de la production à l'étranger de biens importés pour satisfaire la demande française) s'est repliée de 4,1% à 644 millions de tonnes ou 9,4 tonnes par personne.
Concernant les ménages, le revenu national net des 10% des personnes les plus aisées était en 2022 presque 24 fois plus élevé que les 10% les plus modestes, avant mécanismes de redistribution. Après impôts, prestations sociales et prise en compte des services publics, ce ratio tombe à 3,8.
En revanche, les disparités de consommation selon les catégories de ménages sont "fortes".
Les 20% des personnes les plus aisées dépensaient pour leur consommation privée en moyenne 2,3 fois plus que les 20% les plus modestes en 2022. Le taux d'épargne augmente fortement avec le niveau de vie - jusqu'à 27% du revenu disponible net pour les plus aisés, et rien pour les plus modestes.
A ces publications s'ajoutent des indicateurs synthétiques complémentaires au PIB, à un stade "expérimental" pour prendre en compte le climat dans les comptes nationaux, tels que les coûts des dommages futurs.
Est également élaboré un indicateur de croissance dite "équilibrée", donnant une même importance à chaque individu dans le calcul des évolutions de revenus.
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