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Chine: croissance attendue à 5,2% au 2e trimestre (panel AFP)
information fournie par Boursorama avec AFP 11/07/2025 à 07:59

La Chine devrait annoncer la semaine prochaine une croissance d'environ 5% au deuxième trimestre, selon des analystes sondés par l'AFP, malgré la guerre commerciale avec Washington et une consommation toujours en demi-teinte.

( AFP / JADE GAO )

( AFP / JADE GAO )

La deuxième économie mondiale mène une bataille sur plusieurs fronts pour atteindre son objectif de croissance "d'environ 5%" en 2025, une tâche compliquée par le bras de fer commercial lancé par le président américain Donald Trump.

Le chiffre officiel du Produit intérieur brut (PIB) pour avril-juin, qui sera publié mardi, fournira un indicateur crucial de l'état de la deuxième économie mondiale.

Selon l'estimation médiane d'un panel d'une dizaine d'analystes interrogés par l'AFP, le PIB chinois a progressé de 5,2% sur un an au deuxième trimestre - contre +5,4% au premier trimestre.

Ces bons résultats s'expliquent notamment par des exportations vigoureuses, paradoxalement stimulées par le conflit commercial, et par un soutien de l'Etat à la consommation intérieure.

Mais les experts alertent sur le risque d'un ralentissement au cours des six prochains mois.

"Le commerce extérieur ne peut pas compenser à lui seul la faiblesse de la demande intérieure", explique à l'AFP Sarah Tan, économiste chez Moody's Analytics.

"Sans un soutien politique plus marqué et des réformes structurelles pour renforcer les revenus et la confiance des ménages, la reprise chinoise risque de perdre de l'élan au second semestre", ajoute-t-elle.

- Exportations en hausse -

Les exportations chinoises ont été vigoureuses au deuxième trimestre de l'année, notamment car les entreprises ont gonflé leurs commandes dans le but de se prémunir contre de nouvelles turbulences commerciales.

"Avril a été particulièrement favorable aux exportations, en raison des droits de douane américains particulièrment élevés (annoncés) ce mois-là", décrypte Alicia Garcia-Herrero, économiste en chef pour l'Asie-Pacifique chez Natixis.

Cette vitalité a conduit la banque à réviser à la hausse sa prévision de croissance pour le deuxième trimestre, explique l'économiste, qui prévient toutefois des risques d'une croissance "bien plus faible" dans les mois à venir.

Mi-juin, Washington et Pékin se sont accordés à Londres sur un "cadre général" pour lisser leurs différends commerciaux, mais les points de friction restent nombreux, soulignent les experts.

Face à ces incertitudes, la Chine espère voir la consommation interne prendre le relais des exportations comme moteur de croissance pour atteindre son objectif annuel de PIB.

L'Etat-parti a annoncé ces derniers mois des mesures de stimulation de la consommation, dont un programme de subventions publiques destiné à encourager les ménages à remplacer ou acheter de nouveaux biens.

"Si ce dispositif a brièvement stimulé la vente au détail, il n'a pas permis de résoudre les problèmes structurels plus profonds qui freinent la consommation, tels que la stagnation des revenus, la faiblesse de la sécurité de l'emploi et la fragilité du moral", souligne Sarah Tan.

Ce plan n'est "qu'une solution temporaire", affirme-t-elle.

- Croissance "sans profits" -

La croissance du premier trimestre avait dépassé les attentes en s'affichant à 5,4%, également grâce à des exportations solides.

"Si la croissance du PIB dépasse 5% sur un an au premier semestre 2025, c'est grâce à la production manufacturière et aux exportations", écrivent Larry Hu et Yuxiao Zhang, économistes chez Macquarie.

"Mais comme la demande intérieure reste faible, cette croissance est déflationniste, sans création d’emplois ni profits", ajoutent-ils.

Les prix à la consommation en Chine ont en effet chuté en avril et en mai, un phénomène généralement considéré comme dangereux pour l'économie, avant un léger rebond en juin.

Les prix à la sortie des usines ont de leur côté chuté le mois dernier à leur rythme le plus rapide depuis près de deux ans.

"Sans une forte relance politique, il sera difficile d'échapper à la spirale déflationniste actuelle", écrivent M. Hu et M. Zhang.

Mais "un plan de relance massif est peu probable tant que les exportations restent solides".

Les dirigeants chinois "veulent simplement atteindre l'objectif de 5%, pas le dépasser", concluent-ils.

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