
Des Palestiniens marchent le long de la route côtière Al-Rachid dans le centre de la bande de Gaza en direction de la ville de Gaza, dans le nord, le 10 octobre 2025 ( AFP / Bashar TALEB )
Un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur vendredi dans la bande de Gaza, précipitant des milliers de déplacés sur le chemin du retour à travers le territoire palestinien dévasté par deux ans de guerre.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit espérer que son pays pourrait célébrer "un jour de joie nationale" dès lundi soir avec "le retour de tous les otages" retenus à Gaza.
Après l'annonce par l'armée israélienne de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu à 09H00 GMT, des milliers de déplacés ont pris la route vers le nord du territoire alors que d'autres sont retournés dans les ruines de leurs maisons à Khan Younès, dans le sud, selon des images de l'AFP.
Une file de piétons s'étirait le long de la route al-Rachid près de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, en direction de Gaza-ville.
"Lorsque j'ai appris la nouvelle du retrait israélien et que la route serait ouverte, on s'est dirigé immédiatement avec ma famille vers la route al-Rachid pour retourner chez nous", a déclaré Ahmad Azzam, un déplacé âgé de 35 ans, originaire de Gaza-ville.
"Nous rentrons chez nous malgré les destructions, le siège et la douleur. Nous sommes heureux même si nous retournons dans des ruines. Au moins c'est notre terre", a dit Amir Abou Iyadeh, 32 ans, à Khan Younès.
L'armée israélienne a annoncé un repositionnement de ses troupes dans des secteurs de la bande de Gaza assiégée et ravagée par la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël.
Mais elle a averti que plusieurs zones restaient "extrêmement dangereuses" pour la population civile.

Des troupes israéliennes se rassemblent à un poste situé le long de la barrière frontalière entre Israël et la bande de Gaza, le 10 octobre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Le cessez-le-feu et la libération des otages sont prévus dans le cadre d'un accord conclu jeudi après quatre jours de négociations indirectes en Egypte entre le Hamas et Israël via des médiateurs internationaux dont les Etats-Unis.
L'accord, approuvé par le gouvernement israélien, est basé sur un plan annoncé fin septembre par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.
- 20 otages vivants -

Champ de ruines à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 10 octobre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Selon la Défense civile palestinienne, les forces israéliennes se sont retirées de plusieurs zones de Gaza-ville et de parties de Khan Younès.
Au cours de cette première étape du retrait, l'armée continuera de contrôler environ 53% de la bande de Gaza, selon le gouvernement israélien.
L'armée américaine "a confirmé que les forces israéliennes avaient achevé leur retrait sur la +ligne jaune+" prévue par le plan Trump et "la période de 72 heures pour la libération des otages a commencé", selon l'émissaire américain Steve Witkoff.
Jeudi, M. Trump a affirmé qu'il prévoyait de se rendre dimanche au Moyen-Orient. "Les otages rentreront lundi ou mardi. Je serai probablement là. Nous prévoyons de partir dimanche."

Les troupes israéliennes se rassemblent à un poste situé à laq la barrière frontalière entre Israël et l bande de Gaza, le 10 octobre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Sur les 48 otages -47 enlevés durant l'attaque du 7 octobre et un soldat tué en 2014 dont le Hamas détient la dépouille- 20 sont vivants et 28 décédés, a déclaré M. Netanyahu.
En échange des otages, Israël doit libérer 250 détenus pour raisons de sécurité, dont de nombreux condamnés, ainsi que 1.700 Palestiniens de Gaza arrêtés depuis octobre 2023.
Vendredi, il a publié la liste des 250 prisonniers en question, qui ne comprend aucun des principaux détenus dont le Hamas réclamait la libération, comme Marwan Barghouthi.

Des déplacés palestiniens retournant chez eux marchent au milieu des destructions dans le centre de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 octobre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Au total 251 personnes avaient été enlevées durant l'attaque du 7 octobre et emmenées à Gaza. Des libérations de captifs en échange de prisonniers palestiniens avaient eu lieu lors de précédentes trêves fin 2023 et début 2025.
- Divergences -

Une femme et un enfant passent devant des photos d'otages retenus à Gaza, sur la "place des Otages" à Tel-Aviv, le 10 octobre 2025 ( AFP / AHMAD GHARABLI )
L'accord conclu en Egypte s'intègre dans le plan en 20 points de M. Trump qui prévoit un cessez-le-feu, une libération des otages, un retrait par étapes israélien de Gaza, un désarmement du Hamas et la mise en place d'une autorité de transition formée de technocrates chapeautée par un comité dirigé par Donald Trump.

Carte de la bande de Gaza montrant les différentes étapes du retrait progressif des troupes israéliennes, selon la carte présentée par la Maison-Blanche le 29 septembre ( AFP / Valentin RAKOVSKY )
Il a porté sur la première phase du plan Trump. La deuxième concerne un désarmement du Hamas et l'exil de ses combattants, la poursuite du retrait par étapes d'Israël de Gaza, des points de divergence entre les belligérants.
Le Hamas n'a pas réagi à l'appel à son désarmement et réclame le retrait total israélien de Gaza.
Un responsable du Hamas, Oussama Hamdane, a rejeté la création du comité présidé par M. Trump.
M. Netanyahu exige le désarmement du mouvement islamiste et a affirmé vouloir maintenir l'armée dans la majorité du territoire palestinien.
Du côté israélien, l'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

Une Palestinienne portant un enfant regarde les gens marcher le long d'une route côtière, dans le centre de la bande de Gaza, en diection du nord, le 10 octobre 2025 ( AFP / BASHAR TALEB )
En riposte, Israël a lancé une campagne militaire à Gaza qui a fait, selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.194 morts, en majorité des civils, et provoqué un désastre humanitaire.
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