L'activité économique canadienne a rebondi au troisième trimestre, progressant de 2,6% en rythme annualisé, dépassant les attentes des analystes, grâce à une légère hausse des exportations quand les importations ont affiché leur plus forte baisse depuis 2022.
( AFP / ANDREJ IVANOV )
Selon les chiffres officiels publiés vendredi, le produit intérieur brut du trimestre a dépassé les prévisions de la Banque du Canada, la banque centrale, qui tablait sur une croissance annualisée de 0,5% en raison des difficultés économiques du pays, bousculé par l'imposition de droits de douane par le président américain Donald Trump.
Au deuxième trimestre, le précédent, la croissance du PIB de la 9e puissance économique mondiale a été révisé en baisse, à 1,8% par rapport au premier trimestre, en rythme annualisé.
Il s'agissait du premier recul en sept trimestres pour le PIB canadien.
Katherine Judge, économiste pour CIBC, note que le chiffre de croissance de 2,6% annoncé par Statistique Canada "est bien supérieur aux prévisions" mais que la "composition de la croissance n'était pas idéale".
Elle souligne que la baisse de 8,6% des importations a été le principal moteur de la croissance, les exportations n'ayant augmenté que légèrement (+0,7%).
Statistique Canada indique par ailleurs que l'augmentation des investissements en capital a été tirée par les dépenses d'investissement du gouvernement, ceux des entreprises étant restés stables.
En ce qui concerne les dépenses publiques, les données mettent en évidence une augmentation de 82% concernant les dépenses consacrées à l'armement.
"La croissance a rebondi beaucoup plus fortement que prévu, mais en y regardant de plus près, le moteur semble toujours tourner au ralenti", constate Royce Mendes analyste pour la banque Desjardins.
Dans son communiqué, l'agence statistique a par ailleurs expliqué que les chiffres du troisième trimestre pourraient faire l'objet d'une révision "plus importante que d'habitude en février", car les données sur le commerce extérieur de marchandises n'étaient pas disponibles en raison de la paralysie budgétaire pendant plus d'un mois aux Etats-Unis.
Le mois dernier, la Banque du Canada avait indiqué qu'elle maintiendrait son taux d'intérêt directeur à 2,25% et qu'elle ne prendrait des mesures qu'en cas de changement significatif des perspectives économiques lors de sa prochaine réunion.
Toutefois Royce Mendes note que "si la surprise liée au PIB du troisième trimestre incitera la Banque du Canada à rester en retrait le mois prochain, l'économie reste clairement dans un état très fragile".
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