Interrogé sur les récentes actions de déstabilisation imputées au FSB et des campagnes de désinformation à grande échelle, le Premier ministre s'inquiète d'un "poison qui cherche à manipuler l'opinion publique".

Gabriel Attal, le 5 juin 2024, à l'Assemblée nationale ( AFP / JULIEN DE ROSA )
Les ingérences russes dans la vie intérieure des Etats sont "un poison qui cherche à manipuler l'opinion" et peuvent être "notre nouvelle guerre mondiale", a mis en garde Gabriel Attal, jeudi 6 juin, au lendemain de l'adoption d'une loi au Parlement sur le sujet.
"On a vu ces mains rouges sur le mémorial de la Shoah, on a vu ces étoiles de David taguées sur des murs. On a vu encore récemment les cercueils qui ont été déposés sous la Tour Eiffel", a-t-il énuméré sur France 2 en marge des cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie.
Guerre "hybride"
"Je le dis, ces ingérences, ça peut être notre nouvelle guerre mondiale. Parce qu'en plus, ce sont des manipulations qui viennent de l'extérieur et qui cherchent à nous diviser", a-t-il estimé.
"Le premier à avoir alerté sur ces menaces, c'est le président de la République lui-même en 2017, face à Vladimir Poutine qui était à ses côtés. Ces ingérences, c'est un poison. C'est un poison qui cherche à manipuler l'opinion publique, qui cherche à nous diviser, qui cherche à atteindre notre sécurité avec une nouvelle forme, une forme hybride" .
En octobre, après le début de la guerre Israël-Hamas, des étoiles de David avaient été taguées sur plusieurs façades d'immeubles en région parisienne. Les faits, pour lesquels un couple de Moldaves a été interpellé, ont été imputés par les autorités françaises aux services de sécurité russes (FSB).
Dans la nuit du 13 au 14 mai, des mains rouges avaient été taguées sur le mémorial de la Shoah à Paris et les policiers soupçonnent trois personnes ayant fui à l'étranger. Samedi, trois personnes - un Bulgare, un homme né en Allemagne et un homme né en Ukraine - ont déposé au pied de la tour Eiffel des cercueils recouverts d'un drapeau français, avec mention 'soldats français de l'Ukraine'".
La Russie a assuré mardi ne "pas interférer" en France et démenti toute campagne de désinformation visant les Jeux olympiques de Paris.
Le Parlement français a définitivement adopté mercredi une loi pour renforcer l'arsenal contre les ingérences étrangères, qui crée un registre national de l'influence, une procédure de gel des avoirs financiers, et renforce à titre expérimental cette lutte par une surveillance algorithmique aujourd'hui réservée à l'antiterrorisme
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