
Le secrétaire général de FO Frédéric Souillot, ses homologues de la CFDT Marylise Léon et de la CGT Sophie Binet, lors d'ue conférence de presse à l'issue d'une réunion intersyndicale, le 29 août 2025 à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Sébastien Lecornu va devoir "penser différemment" de son prédecesseur à Matignon pour la construction du budget, a estimé jeudi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, réclamant des mesures de "justice fiscale et sociale".
"Si les totems et les dogmes restent du côté du gouvernement, ça n'avancera pas", a prévenu sur France Inter Mme Léon, alors que M. Lecornu a promis des "ruptures" sur le fond comme sur la forme lors de sa prise de fonctions mercredi.
Le nouveau Premier ministre s'est entretenu mercredi avec les leaders de la CFDT et FO, ont fait savoir ces derniers.
C'était un "échange très bref de prise de contact", a précisé Mme Léon, à qui Sébastien Lecornu a dit qu'ils allaient "se voir rapidement".
Lors de leur discussion, le Premier ministre a assuré qu'"il souhaitait redonner plus de place à la démocratie sociale", a déclaré de son côté Frédéric Souillot (FO) sur BFMTV.
La reprise des négociations menées pendant cinq mois, qui ont tenté en vain d'amender l'impopulaire réforme des retraites de 2023, n'a pas été évoquée avec ces responsables, ont fait savoir leur entourage à l'AFP.
La leader de la CGT, Sophie Binet, n'avait pas encore échangé avec le nouveau locataire de Matignon tandis que ses homologues de la CFE-CGC, François Hommeril, et de la CFTC, Cyril Chabanier, n'avaient pas été contactés jeudi matin, a-t-on appris auprès de leurs entourages.
Avant la mobilisation intersyndicale du 18 septembre, le "message principal que les travailleurs attendent", c'est "respectez le monde du travail" et "faites en sorte que, s'il y a des efforts à faire, ils soient justement partagés", a relevé Marylise Léon, évoquant notamment la "conditionnalité des aides publiques" aux entreprises.
"Est-ce que tout le monde est prêt à prendre ses responsabilités et à les assumer (pour réduire le déficit, ndlr)? Je pense que la question doit d'abord être envoyée aux employeurs", a-t-elle déclaré, dénonçant des "aides aux entreprises de plus en plus nombreuses, sans évaluation, sans contrôle efficace".
La cheffe de file de la CFDT a estimé que le mouvement "Bloquons tout", qui a rassemblé quelque 200.000 manifestants mercredi et auquel son organisation n'appelait pas à participer, avait permis d'"exprimer des colères" et un "ras-le-bol". "Ce qui va compter maintenant, c'est la préparation et la réussite" de la mobilisation du 18 septembre, a-t-elle jugé.
14 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer