Le programme vise à connecter les champs de gaz isolés du "North Slope", le comté de l'extrême-nord de l'Alaska, à une installation GNL côtière située plus au sud, dans la péninsule du Kenai, via un gazoduc de plus de 1.200 kilomètres. Destination finale de la cargaison : le marché asiatique.

Le projet de nouveau gazoduc emprunterait pour partie le chemin du gazoduc déjà construit entre les champs du grand nord de l'Alaska et le port de Valdez (illustration) ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / MARIO TAMA )
Six mois après les déclarations de Donald Trump sur le projet de nouveau gazoduc en Alaska, le groupe JERA, premier producteur d'électricité japonais, a annoncé jeudi 11 septembre envisager des achats importants de gaz naturel liquéfié (GNL) issu du projet Alaska LNG, suite à l'accord commercial entre Tokyo et Washington impliquant des achats nippon accrus d'hydrocarbures américains.
Le président américain Donald Trump promeut ce colossal chantier d'infrastructure, au coût estimé à 44 milliards de dollars, visant à transporter le gaz extrait du nord de l'Alaska sur près de 1.300 kilomètres jusqu'à un port du sud de l'Etat américain, où il serait transformé en GNL et exporté par navire vers l'Asie, son principal débouché.
Selon Alaska LNG, le projet vise ainsi à construire un complexe de liquéfaction sur le terminal historique de Nikiski, à l'arrêt depuis 2018. De ce site, le gaz naturel liquéfié pourrait être embarqué par bateau vers les grands ports asiatiques, en sept à neuf jours de navigation, à hauteur de 20 millions de tonnes par an, promet la direction du projet.
Porté par le groupe américain Glenfarne, ce projet, qui devra surmonter des obstacles techniques, ne devrait cependant pas être opérationnel avant 2030 au mieux, selon le calendrier affiché. JERA et la branche "Alaska LNG" de Glenfarne ont "signé une lettre d'intention pour la vente d'un million de tonnes par an de gaz issu du projet Alaska LNG sur une période de 20 ans", a indiqué Glenfarne dans un communiqué diffusé tard mercredi. "Cette lettre d'intention offre une plateforme pour un dialogue continu avec Glenfarne, et nous avons hâte d'approfondir notre connaissance du projet à mesure que davantage de détails en seront précisés", a indiqué pour sa part Ryosuke Tsugaru, un responsable de JERA, dans un communiqué distinct jeudi.
Stabiliser la connexion Japon-Etats-Unis
L'achat de GNL d'Alaska par le Japon figure dans l'accord commercial nippo-américain signé la semaine dernière à l'issue du bras de fer douanier engagé par l'administration Trump. La déclaration commune précise que Tokyo s'engage à "des achats progressifs et stables" d'hydrocarbures américains "à long terme", et notamment à "étudier un nouvel accord d'achat de GNL en Alaska".
L'annonce de JERA et Glenfarne "constitue une nouvelle étape importante pour le projet Alaska LNG", a déclaré le secrétaire américain à l'Energie, Chris Wright, cité dans les deux communiqués. Glenfarne a indiqué viser une décision finale d'investissement pour le gazoduc Alaska LNG plus tard cette année, et sécuriser les engagements pour exporter le gaz en 2026.
Le Japon, pays pauvre en ressources énergétiques et fortement dépendant des importations de pétrole du Moyen-Orient, tente de renforcer sa sécurité énergétique en diversifiant ses approvisionnements. "Un accroissement de l'offre de GNL produit aux Etats-Unis, qui est très compétitif, permettra de diversifier les sources d'approvisionnement" et "sera bénéfique pour notre pays", a commenté jeudi Yoshimasa Hayashi, porte-parole du gouvernement nippon.
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