
( AFP / ERIC PIERMONT )
Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) François Asselin a dit dimanche redouter "des licenciements et des défaillances d'entreprises", à la suite de la baisse des allègement de charges patronales prévue par le gouvernement dans son projet de budget 2025.
"Une telle mesure ne va pas inciter à augmenter les salaires", estime François Asselin dans une interview au Journal du dimanche (JDD). "Pire: l'augmentation du coût du travail risque de bouleverser l'équilibre recettes/dépenses et conduire à des licenciements et des défaillances d'entreprises", ajoute-t-il.
Selon le gouvernement, 4 milliards d'euros pourraient être économisés grâce à ces allègements.
"Cette augmentation concerne principalement des entreprises dans les activités avec un fort taux de main-d’œuvre, dans lesquelles de nombreux salariés sont rémunérés autour du Smic: propreté, services à la personne, sécurité...", selon M. Asselin.
Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci a tenté de rassurer dans l'émission "Dimanche en politique" sur France 3. "Cette préoccupation est légitime, il faut y faire très attention et je réponds surtout que ce budget va évoluer" dans le cadre du débat parlementaire, a-t-il dit.
"A titre personnel, je serai favorable aux propositions des parlementaires qui revoient les équilibres en faveur d'un peu plus de soutien aux entreprises, notamment les plus petites", a assuré M. Ferracci.
"Ce qui est prévu par le gouvernement, c'est justement de revoir le profil de ces exonérations pour que quand un employeur augmente de 100 euros un salarié, il perde moins d'exonération et que ce soit donc plus incitatif à augmenter les salaires", a poursuivi le ministre.
Pour le président de la CPME, "on a un manque évident d'élan politique pour s'attaquer aux vrais problèmes de la France: un système social à bout de souffle, la suradministration de l'hôpital et de l'Education nationale, pour aller au plus urgent".
Les chefs d'entreprise ont "l'impression d'être une cible", a par ailleurs indiqué M. Asselin.
Il déplore également la diminution des aides à l'apprentissage. "Il y a quelques jours, le ministre du Budget s'est engagé à ne pas s'attaquer aux PME et aux gens qui travaillent. Or, 70% des contrats d'apprentissage sont signés dans les PME. C'est une très grande réussite qui a contribué à la baisse du chômage ces dernières années", assure-t-il.
Quant à la baisse du plafond d'indemnisation des arrêts maladie, M. Asselin estime que "ce sont les entreprises qui vont payer la différence".
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