
( AFP / BERTRAND GUAY )
"L'histoire retiendra que c'est un gouvernement de droite qui fait replonger la France dans la folie fiscale", a martelé le député macroniste Charles Sitzenstuhl.
La macronie aurait voulu l'annuler ou l'affaiblir, et la gauche la renforcer. Ce vendredi 18 octobre, les députés de la commission des finances ont validé la hausse temporaire de la fiscalité sur les grandes entreprises voulue par le gouvernement. Cette "contribution exceptionnelle sur les bénéfices de grandes entreprises" doit être instaurée pendant deux ans.
La contribution temporaire correspond à 20,6% de l'impôt sur les sociétés dû au titre de 2024 pour les entreprises dont le chiffre d'affaires va d'un milliard d'euros à moins de trois milliards d'euros, et à 41,2% de cet impôt pour celles qui atteignent ou dépassent trois milliards d'euros de chiffre d'affaires, selon le projet de budget pour 2025. La mesure sera de toute façon à nouveau examinée la semaine prochaine dans l'hémicycle, où les députés repartiront de la version initiale du projet de loi de finances.
Un long débat
En commission des finances, elle a nourri ce vendredi un long débat opposant la gauche à des élus LR et du "bloc central". Ces derniers ont tenté purement et simplement de la supprimer, ou au moins de l'amender, par exemple en la limitant à une année au lieu de deux, ou en réduisant les taux de la surtaxe. "L'histoire retiendra que c'est un gouvernement de droite qui fait replonger la France dans la folie fiscale", a martelé le macroniste Charles Sitzenstuhl. "On est là sur une hausse absolument massive de la fiscalité. Si nous adoptions cet article, notre pays décrocherait largement de nos voisins européens", a renchéri son collègue du même parti, Mathieu Lefèvre.
A l'inverse, la gauche a tenté, en vain, de muscler la surtaxe, soit en l'appliquant à un plus grand nombre d'entreprises, soit en en relevant le taux, soit en la pérennisant au-delà de deux ans. On ne peut pas "demander des efforts à tout le monde, aux chômeurs, aux retraités, aux classes populaires, aux classes moyennes, mais pas aux actionnaires et notamment aux actionnaires des très grandes entreprises", a pointé le président de la commission, Eric Coquerel (LFI). Le RN, de son côté, a refusé de s'opposer à la surtaxe, non pas "parce que ça nous fait spécialement plaisir d'augmenter les impôts", mais parce qu'il est nécessaire de "rééquilibrer le budget de l'Etat", a noté Jean-Philippe Tanguy.
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