La banque centrale du Brésil a relevé mercredi son taux directeur d'un point de pourcentage, à 12,25%, face à l'accélération de l'inflation dans la première économie d'Amérique latine.

( AFP / YASUYOSHI CHIBA )
Il s'agit de la troisième hausse consécutive de ce taux, un des plus élevés au monde.
Ce nouveau cycle a été marqué par des augmentations d'une ampleur croissante: un quart de point de pourcentage en septembre, la première hausse en deux ans, suivie d'une autre d'un demi-point début novembre.
Il avait été précédé par un cycle de réduction progressive à partir d'août 2023, après une période de stabilité pendant un an avec un taux à 13,75%.
La décision de mercredi a été prise à l'unanimité par les membres du Comité de politique monétaire (Copom) de la banque centrale, lors de leur dernière réunion de l'année.
Le Copom a indiqué dans un communiqué qu'il pourrait relever son taux directeur à nouveau d'un point de pourcentage lors de ses "deux prochaines réunions", fin janvier et à la mi-mars.
L'inflation sur un an a accéléré à 4,87% au Brésil en novembre, au-dessus de la limite supérieure de la fourchette — entre 1,5% et 4,5% — visée par la banque centrale et le gouvernement.
Les analystes consultés pour l'enquête hebdomadaire Focus de la banque centrale tablent sur une inflation à 4,84% sur l'année 2024.
Le Brésil a connu une croissance économique de 0,9% au troisième trimestre et devrait terminer l'année sur une progression de plus de 3% de son produit intérieur brut (PIB).
Le chômage a par ailleurs atteint son plus bas niveau depuis 2012, à 6,2% sur la période allant d'août à novembre.
"Le PIB continue de croître, créant des emplois et générant des revenus pour les Brésiliens", s'était félicité la semaine dernière sur le réseau social X le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Ce dernier s'oppose farouchement à toute hausse du taux directeur brésilien, baptisé Selic, estimant que les taux élevés entravent la croissance en rendant le crédit plus cher pour les consommateurs et les entreprises désireuses d'investir.
Mais la hausse du taux directeur permet aussi de réduire les poussées inflationnistes en freinant la consommation.
Les milieux d'affaires mettent par ailleurs en doute la capacité du gouvernement Lula à maintenir l'équilibre budgétaire.
Fin novembre, le ministre des Finances, Fernando Haddad, a annoncé une réduction des dépenses publiques de 70 milliards de réais (environ 11 milliards d'euros) d'ici à 2026. Il a également indiqué que le plafond de l'exonération de l'impôt serait relevé, pour bénéficier à une frange des classes moyennes.
De quoi renforcer l’inquiétude des investisseurs, même si le gouvernement assure que cette baisse des recettes fiscales serait compensée par une augmentation de l'imposition des plus fortunés.
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