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Brésil: le destin de Bolsonaro entre les mains de la Cour suprême
information fournie par AFP 02/09/2025 à 04:27

L'ex-président brésilien (2019-2023) Jair Bolsonaro lors d'une conférence dans l'Etat de Santa Catarina, au Brésil, le 6 juillet 2024 ( AFP / Evaristo Sa )

L'ex-président brésilien (2019-2023) Jair Bolsonaro lors d'une conférence dans l'Etat de Santa Catarina, au Brésil, le 6 juillet 2024 ( AFP / Evaristo Sa )

La Cour suprême du Brésil décide à partir de mardi de l'avenir de l'ex-président Jair Bolsonaro, qui risque plus de 40 ans de prison pour une présumée tentative de coup d'Etat, malgré les intenses pressions de Donald Trump.

L'ancien dirigeant d'extrême droite (2019-2022) dans le plus grand pays d'Amérique latine doit être fixé sur son sort d'ici au 12 septembre, avec sept co-accusés, dont plusieurs anciens ministres et militaires haut gradés.

Le parquet l'accuse d'être le chef d'une "organisation criminelle" ayant conspiré pour assurer son "maintien autoritaire au pouvoir", en dépit de sa défaite face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva lors du scrutin de 2022.

Vue de la façade de la maison de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro à Brasilia, le 1er septembre 2025 ( AFP / Evaristo Sa )

Vue de la façade de la maison de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro à Brasilia, le 1er septembre 2025 ( AFP / Evaristo Sa )

Assigné à résidence depuis début août et inéligible jusqu'en 2030, il clame son innocence et se dit victime d'une "persécution politique", à un peu plus d'un an de l'élection présidentielle de 2026.

Son procès est au cœur d'une crise sans précédent entre le Brésil et les Etats-Unis.

Invoquant une "chasse aux sorcières" contre son allié, le président américain Donald Trump a imposé depuis le 6 août une surtaxe punitive de 50% sur une part des exportations brésiliennes.

- Sécurité renforcée -

Jair Bolsonaro, 70 ans, sera absent des audiences finales, qui doivent s'étaler sur cinq jours, a indiqué sa défense à l'AFP.

C'est la première fois qu'un ancien chef de l'Etat brésilien doit répondre de telles accusations.

Des policiers montent la garde autour de la Cour suprême du Brésil à la veille de la phase finale du procès de l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro à Brasilia, le 1er septembre 2025 ( AFP / Evaristo SA )

Des policiers montent la garde autour de la Cour suprême du Brésil à la veille de la phase finale du procès de l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro à Brasilia, le 1er septembre 2025 ( AFP / Evaristo SA )

Un rendez-vous historique, quarante ans après la fin de la dictature militaire (1964-1985), dont les responsables n'ont jamais été traduits en justice.

Présence policière, barrières de sécurité: à Brasilia, la sécurité a été renforcée sur l'emblématique place des Trois-Pouvoirs, où se côtoient palais présidentiel, Parlement et Cour suprême, a constaté un photographe de l'AFP.

Les autorités ont annoncé "une surveillance continue avec des équipements de dernière génération, y compris des drones dotés de caméras thermiques".

C'est sur cette place que, le 8 janvier 2023, des milliers de sympathisants bolsonaristes avaient saccagé les lieux de pouvoir, réclamant une intervention militaire pour déloger Lula.

Le juge Alexandre de Moraes lors d'une audience sur la réglementation des réseaux sociaux à la Cour suprême brésilienne, à Brasilia, le 4 juin 2025 ( AFP / EVARISTO SA                   )

Le juge Alexandre de Moraes lors d'une audience sur la réglementation des réseaux sociaux à la Cour suprême brésilienne, à Brasilia, le 4 juin 2025 ( AFP / EVARISTO SA )

Alors aux Etats-Unis, M. Bolsonaro est accusé par le parquet d'avoir été l'instigateur des émeutes.

Le projet putschiste incluait aussi, selon l'accusation, un décret d'état de siège et un plan pour assassiner Lula, son vice-président élu Geraldo Alckmin et le juge Alexandre de Moraes.

Rapporteur du procès Bolsonaro, ce juge puissant et clivant est visé par des sanctions américaines, qui l'accusent de violation des droits humains.

- Amnistie -

L'audience de mardi doit débuter par la lecture par ce magistrat d'un rapport résumant les principaux points du dossier. Le procureur prendra ensuite la parole, suivi des avocats de chacun des huit accusés.

Des partisans de Jair Bolsonaro prient lors d'une veillée à proximité du domicile de l'ex-président, à Brasilia, le 1er septembre 2025 ( AFP / Evaristo Sa )

Des partisans de Jair Bolsonaro prient lors d'une veillée à proximité du domicile de l'ex-président, à Brasilia, le 1er septembre 2025 ( AFP / Evaristo Sa )

Le juge Moraes et quatre de ses collègues voteront ensuite pour aboutir au verdict d'ici la semaine prochaine.

L'ancien chef de l'Etat est notamment accusé de tentative de coup d'Etat et d'abolition violente de l'Etat démocratique de droit. Il risque jusqu'à 43 ans de prison.

En cas de condamnation, qu'il pourra contester en appel, il "est possible" qu'il soit envoyé aussitôt en prison, selon une source de la Cour suprême.

Pour la base bolsonariste, l'appui de Donald Trump, qui a mis en place une surtaxe sur une part des exportations brésiliennes, est précieux.

"Grâce à ces mesures, (les accusés) voient qu'ils ne sont pas seuls, qu'il y a quelqu'un au-dessus d'eux qui peut faire la différence", dit à l'AFP Carlos Sergio Alcantara. Cet entrepreneur a manifesté dimanche avec d'autres sympathisants devant le lotissement de luxe où l'ex-président est confiné chez lui à Brasilia.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s'exprime lors d'une conférence de presse à Contagem, dans l'Etat du Minas Gerais, au Brésil, le 29 août 2025 ( AFP / Douglas MAGNO )

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s'exprime lors d'une conférence de presse à Contagem, dans l'Etat du Minas Gerais, au Brésil, le 29 août 2025 ( AFP / Douglas MAGNO )

Si ses alliés estiment que Jair Bolsonaro est pratiquement condamné d'avance, ils misent sur l'approbation au Parlement d'une amnistie pour lui éviter la prison.

Une condamnation devrait cependant relancer la course à sa succession à droite.

Avec une popularité renforcée par les attaques américaines, Lula, 79 ans, affiche déjà son intention de briguer un nouveau mandat, se posant en champion de la "souveraineté" brésilienne.

Il a lui-même été incarcéré en 2018-2019 pour corruption passive et blanchiment. Sa condamnation a ensuite été annulée pour vice de forme.

1 commentaire

  • 10:02

    Il devrait l’enterrer sur l’île avec tous les mort du Covid


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