L'institut économique prévient le futur chancelier : la levée du frein à l'endettement devront être accompagnée de mesures pour gonfler les capacités de production.

Friedrich Merz, à Berlin, le 4 mars 2025 ( AFP / RALF HIRSCHBERGER )
L'Allemagne pourrait connaître plus d'inflation si elle s'endette massivement, comme le prévoit le futur gouvernement, pour financer la défense et les infrastructures sans augmenter la quantité de travail et les capacités de production, prévient lundi 17 mars l'institut économique IFO.
Dans le viseur, le futur chancelier Friedrich Merz, en bonne voie pour faire adopter mardi par les députés un plan d'investissements géant, en assouplissant la discipline budgétaire de la première économie européenne.
Si dans le même temps "nous n'augmentons pas nos capacités de production d'une manière ou d'une autre, c'est-à-dire en travaillant davantage, cela ne conduira qu'à de l'inflation", a prévenu Clemens Fuest, président de l'IFO, lors d'une conférence de presse.
"Serrer la ceinture" ou "fournir plus d'efforts"
L'institut munichois a abaissé lundi à 0,2% sa prévision de croissance du Produit intérieur brut allemand cette année, avant un mieux en 2026 avec une croissance attendue de 0,8%. Ces données ne tiennent cependant pas compte des centaines de milliards d'euros potentiellement investis dans l'économie si les plans du gouvernement s'appliquent.
M. Fuest part du constat que l'Allemagne, dont l'économie est tournée vers l'exportation, va devenir "beaucoup plus pauvre qu'elle ne l'était auparavant" en raison du retrait annoncé des États-Unis de leur soutien militaire à l'Europe et de l'aggravation du protectionnisme. Face à ces chocs, l'alternative se situe entre "soit serrer la ceinture" côté dépenses, "soit fournir plus d'efforts", selon l'économiste.
La réponse apportée à ce jour, en voulant générer plus de dettes, représente "la partie facile", alors que "la véritable difficulté réside dans les réformes structurelles", comme le fait de réduire la bureaucratie qui ralentit la réalisation de projets, et "surtout encourager les gens à travailler plus", ajoute M. Fuest.
Le conservateur Friedrich Merz s'attend à des "discussions difficiles" avec les sociaux-démocrates (SPD) avec qui il compte former une coalition, a-t-il déclaré dimanche à la télévision publique allemande.
"Les temps paradisiaques, où chaque souhait était possible, sont révolus", a-t-il prévenu, alors que les dépenses d'investissement massives qu'il prévoit s'accompagneront d'économies à tous les niveaux et de réformes majeures mettant à l'épreuve la future grande coalition.
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