par Vincent Daheron
Un an après avoir fait trembler les Etats-Unis (98-87) en finale des Jeux olympiques de Paris et obtenu la médaille d'argent, l'équipe de France masculine de basket sera pratiquement méconnaissable face à la Belgique, jeudi à Katowice (Pologne), pour lancer son Euro.
Seuls trois vice-champions olympiques (Bilal Coulibaly, Isaïa Cordinier et Guerschon Yabusele) à Paris à l'été 2024 figurent dans l'effectif tricolore bâti par le nouveau sélectionneur Frédéric Fauthoux, qui tentera, pour sa première compétition internationale à ce poste, de ramener un deuxième titre européen à la France après celui de 2013.
Au lendemain des JO disputés à domicile, l'équipe de France est entrée dans une nouvelle ère puisque Vincent Collet, sélectionneur depuis 2009, a cédé sa place à Frédéric Fauthoux tandis que Nicolas Batum et Nando De Colo, deux joueurs majeurs des deux dernières décennies, ont pris leur retraite internationale.
"À la veille de cette première compétition, il y a beaucoup de joie, beaucoup d'excitation et hâte d'y aller", confiait fin juillet Frédéric Fauthoux, en conférence de presse, lors du lancement de la préparation des Bleus.
Pour son premier Euro, le Landais a dû composer avec les forfaits de plusieurs cadres de la sélection, à commencer par Victor Wembanyama. Le prodige de 21 ans a renoncé après une deuxième saison NBA interrompue dès le mois de février en raison d'une thrombose veineuse profonde à l'épaule droite.
L'arrière Evan Fournier et le pivot des Minnesota Timberwolves Rudy Gobert ont également décidé de faire l'impasse sur l'échéance continentale.
"Cette équipe-là est en pleine reconstruction. Il y a beaucoup de choses à construire : un groupe, une équipe, une hiérarchie", admettait Frédéric Fauthoux.
"Je pense qu'on a envie d'aller chercher la plus haute marche mais pour avoir un objectif très précis, ce n'est pas simple car beaucoup de secteurs repartent de zéro avec des retraites, des absents majeurs. On a moins de marge mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas avoir une équipe très compétitrice."
JEUNE ESCOUADE
Depuis, le néo-sélectionneur a subi en préparation les forfaits supplémentaires de Vincent Poirier et d'un autre vice-champion olympique, Matthew Strazel. Son équipe sera alors emmenée par une jeune escouade inexpérimentée, dont Zaccharie Risacher (20 ans) et Alexandre Sarr (20 ans), les deux premiers de la Draft NBA 2024, qui joueront leur première compétition internationale.
"On sait que l'équipe de France a réussi à se hisser au meilleur niveau ces dernières années, le but est d'y rester", résumait fin juillet Boris Diaw, le manager général des Bleus. "Le double enjeu est à la fois la construction d'une équipe pour pouvoir aller faire les meilleurs résultats possibles, et la construction d'une équipe dans le futur."
Trois ans après leur finale perdue face à l'Espagne (88-76) lors de la dernière édition, les Français ambitionnent malgré tout de jouer les premiers rôles.
"Il y a vraiment quelque chose d'intéressant à faire et malgré la compétitivité du championnat d'Europe, je pense vraiment qu'on peut s'imposer, faire partie des équipes les plus fortes du tournoi", estimait au début de la préparation Guerschon Yabusele, intronisé capitaine.
La France a conclu dimanche une préparation parfaite avec cinq victoires en autant de matches, dont des succès prometteurs en Espagne (75-67) et en Grèce (92-77), pour aborder le tournoi en confiance et tenter de grimper sur le podium de l'Euro pour la cinquième fois lors des six dernières éditions.
"Je suis très heureux de faire partie de cette nouvelle génération, de cette nouvelle vague de joueurs", déclarait Zaccharie Risacher le mois dernier. "On s'inspire beaucoup de l'héritage que les anciens nous ont donné, donc on va essayer de faire mieux et de continuer à surfer sur cette vague."
Les Bleus devront se classer dans les quatre premières places du groupe D - composé également de la Belgique, de l'Islande, d'Israël, de la Pologne et de la Slovénie - pour se hisser en phase finale, disputée jusqu'au 14 septembre à Riga.
(Reportage de Vincent Daheron)
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