
L'Office national antifraude (ONAF) à Ivry-sur-Seine, dans le sud de Paris. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Les douanes françaises ont vu leurs moyens être considérablement renforcés par la loi du 18 juillet 2023 pour lutter contre les nouvelles menaces et adapter ses moyens juridiques pour lutter efficacement contre les infractions financières.
Un sacré pactole. Depuis le début de l'année, quelque 240 millions d'euros d'avoirs criminels ont été confisqués par les services douaniers, selon l'Office national anti-fraude (Onaf) ce lundi 7 octobre auprès de l'AFP.
Villas, voitures de luxe, monceaux d'argent liquide et crypto-actifs : le montant des saisies des biens issus de la criminalité bat chaque année des records. En 2023, la douane française a saisi ou identifié et proposé à la saisie 163,2 millions d’avoirs criminels.
"Depuis le début de l'année, on est déjà à 240 millions d'euros saisis ou proposés à la saisie en matière criminelle par l'Onaf", a déclaré son directeur Christophe Perruaux en marge d'un séminaire à Bercy sur la nouvelle stratégie de la douane en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. "Ce sont des sommes assez conséquentes dans des enquêtes sur du blanchiment suspecté de certains oligarques, par exemple, qui ont fait l'acquisition il y a quelques années de belles villas et dont l'absence de justification a convaincu les parquets, le PNF de nous saisir pour investiguer sur l'origine des fonds", a détaillé le magistrat.
La "progression spectaculaire" des saisies d'avoirs criminels "illustre l'intensification du blanchiment"
Les douanes françaises ont vu leurs moyens être considérablement renforcés par la loi du 18 juillet 2023 pour lutter contre les nouvelles menaces et adapter ses moyens juridiques pour lutter efficacement contre les infractions financières. Cette nouvelle doctrine vise à savoir "d'où vient et où va l'argent associé à tous les trafics" (stupéfiants, contrefaçons, tabacs, biens culturels notamment), avec des priorités sur le renseignement, le ciblage, le contrôle et les enquêtes, tout en renforçant sa coopération internationale et interministérielle pour une meilleure efficacité.
"Si on peut se satisfaire de la progression spectaculaire des saisies d'avoirs criminels, elle doit aussi être un motif de préoccupation. Elle illustre l'intensification du blanchiment et relève aussi que les organisations criminelles structurent et organisent de véritables filières professionnelles de blanchiment, a souligné le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin. Le ministre a rappelé que le blanchiment de capitaux à l'échelle européenne s'élevait à 188,5 milliards d'euros, soit 1,3% du PIB de l'UE.
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