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Au premier jour de son procès, l'accusé du meurtre d'une lycéenne en 1994 se dit innocent
information fournie par AFP 22/09/2025 à 11:20

Fin mai 1994, le corps de Nadège Desnoix, 17 ans, avait été découvert lacéré de coups de couteau sur le côté d'un chemin menant au lycée de Château-Thierry où elle était élève de première ( AFP / FRANCK FIFE )

Fin mai 1994, le corps de Nadège Desnoix, 17 ans, avait été découvert lacéré de coups de couteau sur le côté d'un chemin menant au lycée de Château-Thierry où elle était élève de première ( AFP / FRANCK FIFE )

Un quinquagénaire accusé d'avoir tué il y a plus de trente ans une lycéenne, Nadège Desnoix, a clamé son innocence lundi à l'ouverture du procès devant la cour d'assises de l'Aisne, bien que son ADN l'incrimine.

"Je reconnais avoir été sur les lieux mais je ne reconnais pas la commission de ce meurtre", a déclaré Pascal Lafolie, 58 ans, lunettes et cheveux poivre et sel, en sweat et pantalon de survêtement gris clair.

Arrivé peu après 9H15 dans le box des accusés, menotté et escorté par trois gendarmes, il est resté impassible, le regard perdu dans le vague, lorsque la cour a évoqué le meurtre commis en 1994.

L'audience a été suspendue au bout d'une heure après les premières déclarations de l'accusé, avant que la cour n'aborde sa personnalité.

L'affaire Nadège Desnoix est longtemps resté un mystère total pour les enquêteurs. Son corps avait été retrouvé fin mai 1994 lacéré de coups de couteau, en bordure d'un chemin menant à son lycée de Château-Thierry (Aisne) où elle était en première.

L'autopsie du corps ne révèle pas de traces d'agression sexuelle. Les enquêteurs n'ont ni suspect, ni témoin, ni mobile.

De nombreuses pistes seront explorées au cours de l'enquête, de l'exhibitionniste de passage au petit ami de la victime, et même celle du tueur en série Michel Fourniret. En vain.

Ce n'est qu'en 2021 que de nouvelles expertises sur les scellés révèlent que l'ADN de Pascal Lafolie, prélevé quelques mois plus tôt dans le cadre d'une affaire de violences conjugales, correspond à celui retrouvé sur le chouchou que Nadège Desnoix, 17 ans, portait dans ses cheveux au moment de sa mort.

L'affaire Nadège Desnoix est ainsi l'un des plus anciens "cold cases" en France à aboutir à un procès.

S'il est reconnu coupable à l'issue des débats prévue jeudi, Pascal Lafolie encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.

- "Trous de mémoire" -

Durant sa garde à vue en 2021, Pascal Lafolie avait initialement fait des aveux. "Je ne pensais pas que ça finirait en meurtre pour une fellation", avait déclaré cet homme, condamné en 1997 et 2002 pour viols et agressions sexuelles s'étant déroulés dans des circonstances similaires au meurtre de Nadège Desnoix, selon des éléments de l'enquête.

Mais il est ensuite revenu sur ses déclarations et nie depuis son implication dans le meurtre.

"Sa capacité à se souvenir n'est pas entière, ce sont des faits qui remontent à plus de 30 ans", a expliqué à l'AFP son avocate, Me Justine Devred, en amont du procès. "Il reconnaît avoir été sur les lieux, il a le souvenir d'y avoir été avec son frère, puis il a des trous de mémoire".

Dans sa nouvelle version des faits, Pascal Lafolie, actuellement en détention provisoire, raconte qu'il conduisait son frère à un rendez-vous le jour où ils ont croisé la route de Nadège Desnoix.

Il soutient que ses "trous de mémoire" sont dus à des coups que lui aurait portés son frère à la tête, alors qu'il tentait d'empêcher ce dernier de faire du mal à l'adolescente.

Toutefois, l'implication de son frère, mort quelques mois avant l'interpellation de Pascal Lafolie, a été écartée au cours des investigations, et les enquêteurs se sont interrogés sur un éventuel opportunisme de la part de l'accusé.

Pour Me Arnaud Miel, avocat de la mère de la victime, partie civile au procès, la position actuelle de Pascal Lafolie "ne correspond pas du tout à la réalité du dossier".

Gérard Chemla, avocat des frères et soeur de Nadège Desnoix, abonde: "Il s'est enfermé dans un système de défense stupide". Les membres de la famille de la victime "savent très bien que la vérité, ce n'est pas lui qui va la leur livrer".

2 commentaires

  • 08:58

    Et oui, la gauche, le fossoyeur de l'Occident...


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