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Attaquée sur sa taxe carbone, l'Union européenne se défend à la COP30
information fournie par AFP 17/11/2025 à 19:14

Conférence de presse de dirigeants, à la COP30, à Belem (Brésil), le 17 novembre 2025 ( AFP / Pablo PORCIUNCULA )

Conférence de presse de dirigeants, à la COP30, à Belem (Brésil), le 17 novembre 2025 ( AFP / Pablo PORCIUNCULA )

La COP30 en Amazonie brésilienne est entrée lundi dans sa deuxième et dernière semaine avec des sujets de blocage majeurs, dont la taxe carbone aux frontières européennes attaquée par la Chine et d'autres pays, mais déclarée non négociable par l'Union européenne.

"La tarification du carbone est une mesure que nous devons mettre en œuvre avec le plus grand nombre possible, et le plus rapidement possible", a lancé lundi Wopke Hoekstra, commissaire européen au climat, à son arrivée à Belem.

Le Néerlandais a opposé une fin de non-recevoir à toute discussion de la taxe dans les débats sur les "mesures commerciales unilatérales".

C'est pourtant ce que la Chine, l'Inde et des pays alliés exigent. Le chef de la délégation chinoise à la COP30 Li Gao a, la semaine dernière, mis en garde auprès de l'AFP contre "les effets néfastes de l'unilatéralisme géopolitique ou du protectionnisme", visant implicitement l'UE.

- Acier, aluminium, ciment... -

Pour verdir ses importations, l'UE imposera à partir de janvier un "mécanisme d'ajustement carbone" aux frontières (CBAM) sur l'acier, à l'aluminium, le ciment, les engrais, l'électricité et l'hydrogène, des secteurs extrêmement polluants et exposés à une forte concurrence internationale.

Elle vise à imposer aux importations dans l'UE un prix du carbone similaire à celui en vigueur en Europe, où les entreprises payent déjà pour polluer. Plusieurs pays, dont les États-Unis et la Chine, y voient une mesure protectionniste déguisée. Certains ont décidé d'élever le sujet dans les négociations climatiques.

"Le meilleur CBAM est en fait celui qui ne rapporte pas d'argent, c'est là son essence même", a répondu lundi M. Hoekstra au cours d'une conférence de presse. Il a souligné que l'idée d'une tarification du carbone faisait son chemin au Brésil et dans une trentaine d'autres pays.

Une réunion bilatérale Chine-UE aura lieu lundi à la COP30, où sera logiquement abordé ce sujet qui est de toutes les conversations entre délégués à Belem.

- Obstructions -

Il reste cinq jours aux ministres, arrivés lundi, pour sortir au niveau politique de l'impasse.

Marche des peuples indigènes, à Belem, en marge des discussions de la COP30, le 17 novembre 2025 ( AFP / Pablo PORCIUNCULA )

Marche des peuples indigènes, à Belem, en marge des discussions de la COP30, le 17 novembre 2025 ( AFP / Pablo PORCIUNCULA )

"Nous ne pouvons absolument pas nous permettre de perdre du temps à cause de retards tactiques ou d'obstructions", a lancé le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell, dans un appel qui fait écho à d'autres similaires aux COP précédentes à mi-parcours.

Peu après lui, le ministre de l'Agriculture de l'archipel pacifique des Palaos et représentant des petits États insulaires Steven Victor a affirmé que "1,5°C n'est pas un slogan politique. C'est un seuil de survie non négociable pour notre peuple", en référence à l'objectif de réchauffement fixé par l'accord de Paris il y a dix ans, désormais clairement hors de portée à moyen terme.

La COP30 est censée se terminer vendredi soir, mais aucune COP n'a terminé à l'heure depuis 2003.

Une semaine de consultations ont montré qu'en plus des "mesures commerciales unilatérales", deux sujets bloquent encore les tractations.

D'une part, les États insulaires, soutenus par des pays d'Amérique latine et les Européens, estiment évident que la COP doit appeler les pays à rehausser leurs engagements climatiques. Mais de grandes économies, de la Chine à l'Arabie saoudite, ne veulent pas d'une décision qui sous-entendrait qu'elles n'en font pas assez.

D'autre part, de nombreux pays du Sud, notamment les africains, veulent rappeler aux pays développés l'insuffisance de leurs financements vers les pays en développement.

"La question, pour les ministres, est de trouver un équilibre délicat entre ces trois sujets", décrypte pour l'AFP Li Shuo, expert de l'Asia Society présent à Belem.

Le Brésil s'est aussi montré ambitieux aussi sur son désir d'envoyer un signal sur la sortie des énergies fossiles, même si la forme exacte de ce signal reste à clarifier.

Lundi, Steven Victor s'est dit "déçu" que la question des énergies fossiles avance si lentement.

Le vice-président brésilien Geraldo Alckmin a de nouveau évoqué lundi un "plan d'action intégré" pour "sortir de la dépendance aux combustibles fossiles". Mais toujours sans expliciter l'intention brésilienne.

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