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Arrestations et sécurité renforcée à Hong Kong pour le 34e anniversaire de Tiananmen
information fournie par Reuters 04/06/2023 à 17:22

 (Actualisé avec détails, contexte, citations)
    par Jessie Pang et Ben Blanchard
       HONG KONG/TAIPEI, 4 juin (Reuters) - La police de Hong
Kong a arrêté dimanche des dizaines de personnes, dont quatre
pour intention "séditieuse", alors que les autorités ont
renforcé la sécurité à l’occasion du 34e anniversaire de la
commémoration de la répression meurtrière du mouvement de
Tiananmen.
    Des policiers ont mené des interpellation et des fouilles
près du parc Victoria, où d'importantes commémorations étaient
organisées chaque année à la mémoire du massacre de la place
Tiananmen, avant que des restrictions ne soient imposées.
        Des témoins de Reuters ont vu plus d'une douzaine de
personnes emmenées, dont la militante Alexandra Wong, 67 ans,
qui portait un bouquet de fleurs, un homme qui tenait un
exemplaire de "35th of May", une pièce de théâtre sur la
répression de Tiananmen, et un homme âgé qui se tenait seul au
coin d'une rue avec une bougie.
  
        "Le régime veut que vous oubliiez, mais vous ne pouvez
pas oublier (...) Elle (la Chine) veut blanchir toute
l'histoire", a déclaré Chris To, 51 ans, qui s'est rendu dans le
parc vêtu d'un t-shirt noir et a été fouillé par la police.
  
    "Nous devons utiliser notre corps et le bouche-à-oreille
pour raconter ce qui s'est passé." 
        Des activistes hongkongais estiment que les
interventions de la police s'inscrivent dans une campagne plus
large menée par la Chine pour ramener la ville dans son giron.
    Le dispositif de sécurité déployé à Hong Kong est
particulièrement important cette année, avec jusqu'à 6.000
policiers mobilisés, a annoncé la chaîne de télévision publique.
        De hauts responsables ont demandé à la population de
respecter la loi, mais ont refusé de préciser si ces activités
de commémoration étaient illégales en vertu d'une loi sur la
sécurité nationale que la Chine a imposée à Hong Kong en 2020,
après des manifestations de masse en faveur de la démocratie.
  
        Dans un communiqué, la police a déclaré que des
personnes avaient été arrêtés pour intention séditieuse et pour
"atteinte à la paix publique".
  
        À Pékin, la place Tiananmen était pleine de touristes
qui prenaient des photos sous l'oeil vigilant de la police et
d'autres personnels, mais sans aucun signe évident de
renforcement de la sécurité.
  
        L'angoisse n'avait jamais cessé, a commenté un groupe de
parents, surnommé les "Mères de Tiananmen".
  
        "Bien que 34 années se soient écoulées, pour nous,
membres des familles des personnes tuées, la douleur d'avoir
perdu nos proches en une nuit nous tourmente encore
aujourd'hui", a déclaré le groupe dans un communiqué publié par
l'organisation de surveillance Human Rights in China, basée à
New York.
  
        
  
        UNE CONCLUSION CLAIRE
  
        Certaines personnes à Hong Kong, y compris des
propriétaires de librairies, ont commémoré discrètement le 4
juin malgré les avertissements.  
  
        En prison, l'activiste hongkongaise Chow Hang-tung,
l'une des dirigeantes d'un groupe appelé The Alliance, qui avait
l'habitude d'organiser les veillées du 4 juin, a déclaré sur
Facebook qu'elle ferait une grève de la faim de 34 heures.
  
        En Chine continentale, toute mention de la répression de
la place Tiananmen - où les troupes ont ouvert le feu sur les
manifestants pro-démocratie, tuant des centaines, voire des
milliers de personnes, selon les groupes de défense des droits
de l'homme - est taboue et le sujet est fortement censuré.
  
        Interrogée sur les événements organisés dans le monde
entier pour marquer cet anniversaire, la porte-parole du
ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré vendredi
à Pékin que le gouvernement était déjà parvenu à une "conclusion
claire sur les troubles politiques de la fin des années 1980".
  
        À Taïwan, qui est gouvernée démocratiquement et qui est
le dernier pays de langue chinoise où l'anniversaire peut être
célébré librement, des centaines de personnes ont assisté à une
cérémonie commémorative sur la place de la Liberté à Taipei, où
une statue baptisée "Pilier de la honte" a été exposée.
  
        Peggy Kwan, 57 ans, une interprète présente à
l'événement, a exprimé sa tristesse face à l'étouffement des
commémorations à Hong Kong.
  
        "Hong Kong recule", a-t-elle déclaré.
  
        À Sydney, l'une des 30 villes à travers le monde qui
organisent des événements de commémoration, des dizaines de
manifestants se sont rassemblés devant l'hôtel de ville,
scandant "Libérez Hong Kong", tout en brandissant des parapluies
jaunes, symbole des manifestations en faveur de la démocratie
depuis 2014. 
  

    
 (Reportage Yew Lun Tian à Pékin, Joyce Zhou à Hong Kong, Angie
Teo à Taipei et James Redmayne à Sydned, rédigé par James
Pomfret; version française Camille Raynaud et Kate Entringer)
 

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