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Après sept ans de travaux, le cinéma de la Géode retrouve l’éclat du chef-d'œuvre architectural
information fournie par Le Figaro 09/03/2025 à 13:00

Désormais géré par Pathé, le cinéma hémisphérique attire les foules. Outre une technologie en son et image unique en Europe, l’intérieur brutaliste d’Adrien Fainsilber est enfin mis en valeur.

Après sept ans de fermeture et onze millions d’euros de travaux, la Géode a enfin rouvert ses portes. Dans ce lieu iconique du nord de Paris, s’immerger dans l’océan avec les baleines grandeur nature qui passent au-dessus de soi a fait rêver des générations entières. «Nous avons été pris d’assaut depuis la première séance le 18 décembre soit 60 000 entrées, ce qui est beaucoup pour une mono salle, se félicite Fabien Rudio à la tête de la Géode et du Pathé Villette voisin. Un effet générationnel se met en place. Il y a un côté madeleine de Proust pour les grands-parents et parents qui y ont des souvenirs d’enfance.»

Les amoureux d’architecture, notamment ceux qui ont adoré le film oscarisé The Brutalist avec Adrien Brody, accourent eux aussi. Pour la première fois depuis son inauguration en 1985, l’intérieur du chef-d’œuvre brutaliste d’ Adrien Fainsilber est mis en avant. L’architecte Françoise Raynaud a fait enlever tout ce qui empêchait de voir la structure de la sphère. Puis, elle a travaillé sur la lumière et le verre. Le résultat vaut le déplacement à lui seul.

Un travail chirurgical sur la lumière

Au loin, rien n’a changé. Posés sur un plan d’eau, les 6433 triangles d’acier forment une enveloppe où se reflète le ciel. Une nouvelle façade vitrée surgit derrière les plans d’eau. Rose, verte, orangée... Ses couleurs varient selon la lumière et les mouvements. Seuls le coq et la bulle de Pathé indiquent qu’ici se cache un cinéma. Discrète, l’entrée est sur la gauche. Le sol en béton ciré semble toujours avoir été là. Passé le «sas» confiserie, on pivote sur la droite et là, les yeux s’écarquillent. Au lieu du hall restreint des cinémas, nous voilà dans une cathédrale. Un colosse de l’Atlas donne l’impression de supporter la voûte céleste. «Ce pylône de 4 mètres carrés soutient à lui seul le chef-d’œuvre d’Adrien Fainsilber, tout le reste est en porte à faux. Le travail d’ingénierie est très sophistiqué», explique Françoise Raynaud. Des fines bandes lumineuses surlignent l’épure des structures en béton. Des suspensions verticales attirent l’œil vers les caissons au plafond. Le sol vit au rythme des tâches de lumière renvoyées par la façade. Ses filtres dichroïques fonctionnent comme les vitraux d’une église. En périphérie, les projections de voyage interstellaire donnent un avant-goût du spectacle qui va suivre. Ces images sont envoyées depuis le Québec par les réalisateurs de Moment Factoryn, ceux-là même qui «habillent» la Sphère à Las Vegas.

Un écran de 27 mètres et de 1000 m2 de superficie livré par bateau depuis les États-Unis

L’accès à l’immense salle de cinéma est scénarisé. On a le choix entre un duo d’ascenseurs panoramiques et des escaliers suspendus. Comme la sortie se fait en sous-sol, les amateurs d’architecture grimperont les marches. Des ouvertures rondes et des terrasses avec vue plongeante permettent d’admirer la structure en nid d’abeille de la sphère.

À l’étage, l’entrée de la salle a gagné en respiration. «Grâce aux progrès technologiques, la cabine de projection est plus compacte et a pu être déplacée au-dessus» , détaille Françoise Raynaud. La technologie Imax dernière génération et une image 4K ont remplacé la pellicule restée en place jusqu’en 2017. Arrivé des États-Unis par bateau, le nouvel écran mesure 27 mètres de diamètre soit 1000 m2 de superficie. Les 286 fauteuils noirs rappellent ceux des amateurs de jeux vidéo. Pour toujours avoir une vue à 360 degrés, leur inclinaison varie. En bas, le spectateur est semi-allongé. Au milieu, il est davantage assis. La meilleure vue étant au centre, les escaliers sont désormais sur le côté.

La programmation est restée familiale et centrée sur les scolaires. En journée, place aux documentaires avec des séances toutes les 45 minutes (15 euros). Ce sont des films américains car les Français ne tournent pas encore en format hémisphérique. Le soir, la Géode ne ferme plus à 19 heures comme la Cité des Sciences mais projette des superproductions actuelles à 180 degrés (25 euros). Dès le 19 mars, on y verra le nouveau Blanche-Neige de Disney. C’est désormais aux actionnaires d’Universcience de faire un effort. Ils louent la Géode à Pathé et sont responsables de tout l’extérieur. Éclairer la Géode de nuit, remettre en route les jets d’eau et améliorer la signalétique -notamment quand les spectateurs en soirée sont obligés de passer par le centre commercial- sont des pistes de réflexion.

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