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Après deux ans de guerre, le Hamas se dit prêt à un accord de paix mais veut des garanties
information fournie par Reuters 07/10/2025 à 21:51

(Actualisé avec déclaration de Trump, dernières avancées dans les négociations)

par Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell

Le Hamas a déclaré mardi être prêt à conclure un accord pour mettre fin à deux ans de guerre dans la bande de Gaza selon le plan de Donald Trump tout en soulevant encore des exigences alors que ses représentants mènent des négociations indirectes avec Israël en Egypte.

Le président américain Donald Trump a fait part aux journalistes présents dans le Bureau ovale à Washington de son optimisme quant à un accord de paix.

"Je pense qu'il y a une possibilité pour que nous ayons un accord de paix au Moyen-Orient", a déclaré Doanld Trump.

Le deuxième jour des négociations s'est déroulé dans une atmosphère bien meilleure que la veille, a rapporté à Reuters une source. La journée de mercredi indiquera si des progrès sont envisageables, a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre du Qatar, Mohammed bin Abdulrahman al Thani, va rejoindre les discussions mercredi "dans le but de pousser un accord de cessez-le-feu à Gaza et un accord sur les otages", a déclaré à Reuters un dirigeant.

Au second jour des négociations qui se tiennent dans la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh, le dirigeant du Hamas Khalil al Hayya a déclaré à la télévision égyptienne Al Qahera News que le groupe islamiste était prêt à conclure un accord mais qu'il avait besoin de "garanties" sur la fin de la guerre et de s'assurer qu'elle ne recommence pas.

"La délégation du mouvement (Hamas) participant aux négociations actuelles en Egypte travaille à surmonter tous les obstacles pour conclure un accord qui réponde aux aspirations de notre peuple à Gaza", a déclaré lors d'une allocution télévisée Fawzi Barhoum, haut dirigeant du Hamas.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, n'a pas dans l'immédiat fait de commentaire sur l'avancée des discussions.

Israël, qui a tenu lundi des négociations indirectes avec le Hamas, a poursuivi son offensive dans l'enclave palestinienne, selon ses habitants.

Les chars, avions et navires israéliens ont pilonné certaines parties de Gaza mardi, n'offrant aucun répit aux Palestiniens alors que la guerre qui ravage le territoire entre dans sa troisième année et que Donald Trump cherche à y mettre fin.

Les pourparlers, organisés en Egypte, étaient axés sur le plan du président américain, qui prévoit notamment le retrait d'Israël de la bande de Gaza et le désarmement du Hamas.

Ces négociations sont largement considérées comme les plus prometteuses à ce jour pour mettre fin au conflit qui a fait des dizaines de milliers de victimes à Gaza depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, qui a fait 1.200 morts.

COMMÉMORATIONS DU 7 OCTOBRE

Des habitants de la ville de Gaza, dans le nord de l'enclave palestinienne, et de Khan Younès, dans le sud du territoire, ont fait état de bombardements intensifs tôt mardi. Les forces armées israéliennes (IDF) ont bombardé plusieurs quartiers depuis l'air, la mer et le sol, ont-ils déclaré.

Les factions armées de Gaza ont elles tiré des roquettes de l'autre côté de la frontière plus tôt dans la journée, déclenchant les sirènes d'alerte au kibboutz israélien Netiv Haasara.

Les Israéliens commémorent mardi les victimes de l'incursion du Hamas il y a deux ans, au cours de laquelle 251 personnes ont été prises en otage. Des rassemblements ont eu lieu sur certains des sites les plus touchés, notamment sur la place dite des Otages, à Tel-Aviv.

"C'est comme une blessure ouverte, les otages, je n'arrive pas à croire que cela fait deux ans et qu'ils ne sont toujours pas rentrés chez eux", a déclaré Hilda Weisthal, 43 ans.

"J'espère vraiment que tous les dirigeants feront un effort et que cette guerre prendra fin."

À Gaza, Mohammed Dib, 49 ans, a exprimé les mêmes espoirs de voir le conflit prendre fin.

"Cela fait deux ans que nous vivons dans la peur, l'horreur, le déplacement et la destruction", a-t-il déclaré. "Nous espérons, grâce à ces nouvelles négociations, parvenir à un cessez-le-feu et à une fin définitive de la guerre."

ISRAËL DE PLUS EN PLUS ISOLÉ

Israël négocie en position de force. Depuis l'attaque du Hamas, l'Etat hébreu a réagi en lançant son offensive sur l'enclave palestinienne et en s'en prenant aux alliés du Hamas.

Le Hezbollah libanais et les Houthis du Yémen, des groupes soutenus par l'Iran, ont été affaiblis par les forces israéliennes au cours des deux dernières années.

Israël a également tué des commandants militaires iraniens et frappé les installations nucléaires de Téhéran au cours d'une guerre de 12 jours à laquelle se sont joints les États-Unis.

Son assaut militaire sur Gaza, qui, selon les autorités sanitaires locales, a tué plus de 67.000 personnes et réduit le territoire à l'état de ruines, a cependant isolé Israël sur la scène internationale, les critiques à son égard étant de plus en plus virulentes.

Certains dirigeants occidentaux, dont le président français Emmanuel Macron, ont reconnu le mois dernier le statut d'État palestinien.

Des manifestations pro-palestiniennes, en soutien aux Gazaouis, ont éclaté dans le monde entier et ne perdent pas en intensité.

Israël et le Hamas ont tous deux approuvé les principes généraux du plan de Donald Trump. En vertu du projet, les combats cesseraient, les otages seraient libérés et l'aide affluerait à Gaza.

Ce plan est également soutenu par les États arabes et occidentaux. Le président américain a appelé à des négociations rapides en vue d'un accord final.

DES QUESTIONS SUBSISTERONT EN CAS D'ACCORD

Donald Trump a investi un capital politique important dans les efforts visant à mettre fin à la guerre.

Même si un accord est conclu lors des pourparlers en Égypte, des questions majeures subsisteront, notamment quant à la reconstruction de Gaza et à sa gouvernance.

Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont exclu tout rôle pour le Hamas, qui s'est emparé de Gaza en 2007 après avoir vaincu ses rivaux lors d'une brève guerre civile.

Bien que le président américain affirme vouloir un accord rapide, un fonctionnaire informé des négociations et s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré qu'il s'attendait à ce que le cycle de négociations qui a débuté lundi prenne au moins quelques jours.

Un responsable impliqué dans la planification du cessez-le-feu et une source palestinienne ont déclaré que le délai de 72 heures fixé par Donald Trump pour le retour des otages pourrait être irréalisable pour les otages décédés dont les dépouilles doivent être récupérées sur plusieurs sites dispersés.

(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire, Maayan Luubell à Jérusalem, Reuters TV à Charm el-Cheikh et Charlotte Van Campenhout à Amseterdam, rédigé par Michael Georgy ; version française Etienne Breban, édité par Kate Entringer)

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