
Aurore Bergé au repas annuel du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France), à Paris, le 3 juillet 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )
Le gouvernement français mène un "combat (...) sans ambiguïté" contre l'antisémitisme qui a atteint des seuils "intolérables", a assuré lundi Aurore Bergé, la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, alors que les Etats-Unis accusent la France d'être trop peu engagée en la matière.
"Le combat du gouvernement français est sans ambiguïté face à l'antisémitisme", a déclaré Mme Bergé sur Europe 1-CNews. "Le sujet est trop grave. Il est trop important à mon avis, pour être pris à partie dans des enjeux diplomatiques."
L'ambassadeur américain en France, Charles Kushner, est convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères après des critiques qui ont provoqué la colère de Paris sur "l'absence d'action suffisante" du président Emmanuel Macron contre l'antisémitisme.
Dans une lettre adressée au chef de l'Etat obtenue dimanche par l'AFP, l'ambassadeur exprime "sa profonde inquiétude face à la flambée de l'antisémitisme en France et à l'absence d'action suffisante de (son) gouvernement pour le combattre", rejoignant les critiques du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Face à ces critiques, Mme Bergé a insisté lundi sur son attitude "lucide" face à la réalité de l'antisémitisme.
"Tous les jours, il y a des remontées de faits antisémites et cet été notamment, je trouve qu'on a atteint des seuils qui sont absolument intolérables, comme si on s'habituait à l'idée qu'il puisse y avoir une forme d'antisémitisme d'atmosphère", a-t-elle dit.
"Parce qu'ici, on interdit à des vacanciers parce qu'ils sont Israéliens de pouvoir entrer dans un lieu, parce que là, on exclut des jeunes Français d'un vol commercial...", a-t-elle illustré, alors que le gérant d'un parc de loisirs vient d'être mis en examen pour avoir refusé l'accès de son site à un groupe de 150 jeunes Israéliens.
"Il y a une forme d'antisémitisme d'atmosphère qui s'installe et qui s'installe dans toutes nos démocraties et que nous combattons", a jugé Mme Bergé.
"Aucun pays ne peut donner de leçons et tous doivent revoir leur copie", a de son côté réagi sur X Patrick Klugman, président du comité français pour Yad Vashem.
"Quelles que soient les positions, parfois contestables, de la France à l'égard d'Israël, les pouvoirs publics mènent une action constante, incontestable et résolue contre l'antisémitisme", a-t-il ajouté.
Le président d'honneur de la Licra, Alain Jakubowicz, a également estimé lundi sur BFMTV et RMC que ce n'est "pas aux USA de donner des leçons à la France sur le sujet". Selon l'avocat néanmoins, "on a assisté à un été antisémite, clairement, chaque jour un fait nouveau".
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