Le moral des investisseurs allemands a continué de chuter en septembre, plus fortement qu'attendu, anéantissant les espoirs d'une amélioration rapide de la santé de la première économie européenne dont l'industrie tourne au ralenti.
( AFP / RONNY HARTMANN )
Cet indicateur particulièrement scruté du climat des affaires a perdu 15,6 points sur un mois, pour retomber à 3,6 points, selon un communiqué publié mardi par l'institut de recherche économique ZEW.
C'est encore en dessous de la baisse attendue par le consensus d'experts interrogés par Factset, qui tablait sur un indice à 16,6 points.
Proche de 0, l'indicateur montre que le nombre d'optimistes et de pessimistes est désormais quasiment équilibré.
"L'optimisme dans les attentes économiques qui s'est manifesté depuis novembre 2023 s'est presque complètement évanoui", explique le ZEW.
"L'espoir d'une amélioration rapide de la situation économique s'estompe clairement", a commenté Achim Wambach, président de l'institut.
La chute de l'indicateur, entamée cet été, a fait suite à onze mois consécutifs de hausse, conséquence d'une amélioration de la consommation des ménages sur fond de hausse des salaires, de la robustesse du marché du travail et de la baisse globale de l'inflation.
Le gouvernement avait également relevé au printemps ses prévisions de croissance pour l'année en cours, à 0,3%.
Mais plusieurs instituts économiques se montrent plus pessimistes et ont révisé leurs prévisions, prévoyant, au mieux, une stagnation du PIB cette année.
La révision en baisse des prévisions en Allemagne est beaucoup plus importante que dans le reste de la zone euro, souligne M. Wambach. La Banque centrale européenne a légèrement réduit sa prévision de croissance pour la zone euro en 2024, à 0,8%.
Un autre indicateur du ZEW, portant sur l'évaluation de la situation économique actuelle, a baissé lui aussi, atteignant -84,5 points, son plus bas niveau depuis mai 2020, au début de la pandémie de Covid-19.
Le pessimisme s'est encore accru à la rentrée, avec un lot de mauvaises nouvelles pour l'industrie allemande, pilier de la croissance de ce pays exportateur.
Volkswagen, premier constructeur automobile du pays, a notamment annoncé début septembre envisager un plan d'économies sans précédent avec des fermetures d'usines et des licenciements.
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