Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Allemagne : l'extrême droite en force pour deux scrutins régionaux, nouveau revers annoncé pour Olaf Scholz
information fournie par Boursorama avec Media Services 28/08/2024 à 14:13

Le parti d'extrême-droite AfD était entré au parlement fédéral en 2017, dans le sillage de la crise migratoire. Il connaît une nouvelle dynamique depuis un an.

Olaf Scholz à Berlin, en Allemagne, le 28 août 2024.  ( POOL / JUSTIN TALLIS )

Olaf Scholz à Berlin, en Allemagne, le 28 août 2024. ( POOL / JUSTIN TALLIS )

Déjà bien implanté dans l'est de l'Allemagne, le parti d'extrême-droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) devraitréaliser de bons scores dans deux élections régionales dimanche. Un nouveau revers annoncé pour le chancelier Olaf Scholz, alors que le pays a été endeuillé par un attentat islamiste vendredi dernier.

La campagne électorale en Saxe et en Thuringe a été percutée par le triple meurtre au couteau, vendredi soir, imputé à un Syrien accusé de liens avec l'organisation Etat islamique. L'attaque de Solingen , une ville de l'ouest du pays, a soulevé des questions dans toute l'Allemagne, remettant au premier plan les débats sur l'immigration et la sécurité.

L'attentat "va inévitablement avoir une influence sur les élections" , souligne le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung . Le parti d'extrême droite AfD est déjà bien ancré dans ces régions d'ex-RDA communiste où il réalise ses meilleurs scores depuis sa création, en 2013, comme formation anti-euro avant de se faire pourfendeur de l'immigration.

Cette fois, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) est même donnée gagnante par les sondages en Thuringe, avec 30% des voix, près de 10 points d'avance sur les conservateurs de la CDU, principal parti d'opposition. En Saxe, les deux partis sont au coude à coude. Traditionnellement faible dans ces régions, le parti social-démocrate de Scholz devrait encore s'enfoncer un peu plus, autour de 6% . Ses deux alliés dans la coalition qui gouverne l'Allemagne, les Verts et le FDP, y sont quasi insignifiants.

L'AfD mis au ban par les autes partis

Un autre scrutin en Brandebourg, la région autour de Berlin, est prévu le 22 septembre où l'AfD est aussi donné en tête.

Même s'il gagne, et ce serait une première pour un scrutin régional, l'AfD ne devrait pas prendre les commandes du parlement régional car les autres partis excluent toute collaboration avec lui . Après son entrée fracassante au Bundestag en 2017, dans la foulée de la crise migratoire qui a vu des centaines de milliers de Syriens et Afghans affluer en Allemagne, le parti connaît une nouvelle dynamique depuis un an.

Le parti surfe sur les mécontentements d'une partie de l'opinion, nourris par l'inflation consécutive notamment à la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix de l'énergie, ou encore la transition écologique que tente de mettre en place le gouvernement, sous l'impulsion des Verts, membre de la coalition au pouvoir.

L'extrême droite allemande a remporté plusieurs succès électoraux ces derniers mois , obtenant le meilleur score de son histoire aux élections européennes du 9 juin. L'AfD cherche à capitaliser sur la colère suscitée par l'attaque au couteau de Solingen, accusant les gouvernements fédéraux successifs d'avoir semé le "chaos". "Les frontières sont ouvertes. Tout le monde peut entrer", commentait lundi Stefan Angelov, un agent de sécurité de 35 ans de Iéna, en Thuringe, assurant à l' AFP être certain de voter pour l'AfD, "surtout après l'attentat de Solingen".

Citoyens de seconde zone

Ce petit État régional, qui représente 2,5% de la population allemande, abrite l'aile la plus radicale de l'AfD avec son leader local Björn Höcke. Dans l'est de l'Allemagne, le mécontentement à l'égard de la coalition d'Olaf Scholz, au bord de l'implosion en raison de dissensions répétées, mais aussi envers "le gouvernement précédent d'Angela Merkel, est très important", rappelle Ursula Münch, directrice de l'Académie pour l'éducation politique de Tutzing, près de Munich (sud).

Le sentiment d'être traité comme des citoyens de seconde zone , conforté par les inégalités persistantes des salaires ou des retraites depuis la réunification de 1990, est très répandu dans l'ancienne RDA.

Un parti fraîchement créé par la populaire figure de l'extrême gauche Sarah Wagenknecht, qui a fait sécession de la gauche radicale, séduit ces mécontents. Sa formation BSW, qui martèle notamment son rejet catégorique de livraison d'armes à l'Ukraine, est crédité entre 15 et 20% des suffrages, après avoir déjà obtenu 6% pour sa première participation aux Européennes.

"Il est possible que le BSW devienne un facteur important dans la formation d'une coalition dans le Brandebourg, la Thuringe et la Saxe", déclare à l' AFP Marianne Kneuer, professeur en Sciences politiques à l'Université technique de Dresde, en Saxe. Ce parti pourrait même entrer au parlement fédéral lors des législatives de septembre 2025, prédit-elle, accentuant la "fragmentation" croissante du paysage politique allemand.

7 commentaires

  • 28 août 15:11

    Toutte l’Europe est en train de virer à droite devant une immigration massive incontrôlée et les populations veulent être défendues sans être pour cela ni fascistes ni racistes


Signaler le commentaire

Fermer