
( AFP / Behrouz MEHRI )
Les airbags défaillants du fabricant Takata ont fait une deuxième victime avérée en France métropolitaine après de nombreux accidents Outre-mer, a appris mardi l'AFP auprès du procureur de Reims.
L'autopsie d'une femme décédée après un accident de la route à Reims "confirme la responsabilité de l'airbag" Takata, dont l'explosion dans sa Citroën C3 a provoqué "de très graves blessures" ayant entraîné sa mort, a précisé le procureur de Reims François Schneider.
L'accident s'est produit le 11 juin à 17H30 sur l'autoroute à Reims, a-t-il rappelé, confirmant des informations de Radio France publiées lundi.
Le véhicule de la victime, une C3 de 2014, a été "heurté par l'arrière par un poids lourd pour une raison indéterminée".
En raison de ce choc, la voiture a percuté un muret en béton et s'est immobilisé à contresens, a précisé le procureur.
A l'arrivée des secours, la conductrice âgée de 37 ans présentait de "très graves blessures" au visage. Sa passagère arrière, âgée de 13 ans, a été "très légèrement blessée".
L'airbag Takata a été "éjecté du véhicule" et retrouvé sur la route. Une "pièce métallique" a été retrouvée "dans le larynx de la victime". Elle est décédée samedi soir.
Le "numéro de série de l'airbag correspond à la série qui a fait l'objet d'un rappel constructeur", a précisé M. Schneider.
Le scandale des airbags Takata secoue le secteur mondial de l'automobile depuis 2014, forçant de nombreux constructeurs à immobiliser des centaines de milliers de véhicules à travers le monde, afin de remplacer ces équipements de sécurité.
A cause d'un gaz qui se dégrade avec le temps, notamment sous les climats chauds et humides, ces airbags risquent d'exploser en causant des blessures graves voire mortelles pour le conducteur et le passager avant.
C'est le deuxième accident mortel en métropole lié à ces airbags, a confirmé mardi le ministère des Transports à l'AFP. Jusqu'à l'annonce de ce décès, le ministère des Transports avait recensé 29 accidents ayant provoqué onze décès Outre-mer et un en métropole fin 2023.
La maison mère de Citroën, le groupe Stellantis, a confirmé avoir été informée de l'accident de Reims.
Citroën a demandé en février 2025 aux propriétaires de C3 du nord de la France, construites entre 2008 et 2013 de ne plus conduire leur véhicule jusqu'au changement de l'airbag, dans le cadre d'une procédure appelée "stop drive".
Pour les modèles fabriqués à partir de 2014, un rappel en concession par lettre simple, sans "stop drive", a été lancé au mois de mai 2025.
"Nos analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013", a indiqué mardi un porte-parole de Stellantis. "On est en train de réévaluer la situation afin de prendre les mesures nécessaires".
Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour homicide involontaire puis s'est dessaisi au profit du parquet de Paris (pôle social consommation et environnement), qui regroupe les procédures dans le dossier Takata au niveau national, a indiqué mardi le procureur.
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