
Emmanuel Macron à Bruxelles ce lundi 3 février 2025. ( POOL / NICOLAS TUCAT )
Nombre de pays européens restent attachés à l'achat d'armes "made in USA" pour ménager Washington et pour assurer leurs arrières alors que l'industrie européenne peine à accélérer ses cadences face à la menace russe.
Objectif : une UE "plus indépendante" face aux Etats-Unis. Ce lundi 3 février, le président français Emmanuel Macron a plaidé pour la "préférence européenne" en matière d'achats d'armements. "C'est en décidant d'acheter, de préférer les achats européens qu'elle sera plus indépendante, c'est assez simple", a-t-il martelé en arrivant à une réunion informelle des Vint-Sept, du Secrétaire général de l'Otan Mark Rutte et du Premier ministre britannique Keir Starmer à Bruxelles.
"Aussi vrai que l'épidémie de Covid, que l'agression russe en Ukraine avaient été des moments de réveil, ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine (..) les choix, les déclarations américaines de la nouvelle administration du président Trump poussent les Européens à être plus unis, plus actifs pour répondre à leur sujet de sécurité collective", a-t-il souligné.
Les Européens doivent "aller plus loin sur leur industrie de défense"
Les Européens reconnaissent l'urgence à s'armer plus et plus vite face à la menace de Donald Trump de retirer le parapluie américain mis en place sous l'égide de l'Otan. Mais nombre de pays restent attachés à l'achat d'armes "made in USA" pour ménager Washington et pour assurer leurs arrières alors que l'industrie européenne peine à accélérer ses cadences face à la menace russe. Les Européens doivent "aller plus loin sur leur industrie de défense, leur base industrielle et technologique de défense, assumer d'investir davantage, d'avoir une préférence européenne", a martelé Emmanuel Macron. Cela passe par "plus de financements européens", "davantage de financements publics (..) et privés en changeant les modes de financement de la Banque européenne d'investissement (BEI)", une sortie des dépenses militaires des règles budgétaires du Pacte de stabilité et "en préférant l'achat européen", a-t-il poursuivi.
Dix-neuf pays de l'Union européenne (UE), dont la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, appellent la BEI à financer davantage le réarmement face à la Russie. L'organe de financement de l'UE, basé à Luxembourg, n'est pour l'instant pas autorisé dans le cadre de son mandat à financer des activités d'armement au sens strict, comme des munitions ou des missiles, afin de préserver l'excellente notation qui lui permet d'emprunter à bon compte.
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