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Accusé de participer à l'effort de guerre en Russie, Auchan va-t-il en payer le prix fort ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/02/2023 à 12:34

Selon une enquête du Monde , l'enseigne française a contribué à l'effort de guerre de Moscou. Des allégations que le distributeur "dément catégoriquement" mais qui "pourrait nuire gravement à sa réputation", avertit Florian Silnicki, spécialiste de la communication de crise.

Moscou, le 3 août 2020. ( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

Moscou, le 3 août 2020. ( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

Contrairement à de nombreux autres groupes, Auchan a poursuivi son activité en Russie après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Un choix décrié par certains, auxquels s'ajoutent désormais des soupçons de collaboration avec Moscou.

Selon Le Monde , le distributeur français a en effet participé à l'effort de guerre. Selon des documents obtenus par le premier quotidien français, le site d'investigation The Insider et l'ONG Bellingcat et dévoilés vendredi 17 février, une collecte de produits destinés à l'armée de Vladimir Poutine, d'une valeur totale de 2 millions de roubles (environ 25.000 euros), a été organisée au sein de la filiale locale d'Auchan.

L'enquête cite une source anonyme ayant déclaré que ce chargement aurait été offert gratuitement par Auchan. Selon Le Monde, une contrôleuse de gestion, Natalya Z., avait établi une liste de matériel le 15 mars 2022 dans un mail envoyé "à une vingtaine d'employés dans plusieurs magasins à Saint-Pétersbourg, dans l'ouest de la Russie, dans le but de 'collecter les dons de l'aide humanitaire'". La liste comprenait "des milliers de cigarettes, des chaussettes en laine taille 43 ou 44, des cartouches de réchauds à gaz, du ragoût de porc en conserve, des haches et des clous, le tout provenant du stock de l'enseigne", poursuit le quotidien.

L'enseigne français "semble contribuer à l'effort de guerre russe", écrit ainsi Le Monde.

Des informations aussitôt commentées par Kiev, qui a accusé Auchan d'être "une arme à part entière de l'agression russe". "J'ai l'intention d'en discuter avec mon homologue française", la ministre Catherine Colonna, a déclaré sur Twitter vendredi le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

Le groupe appartenant à la famille Mulliez (qui détient également Décathlon et Leroy Merlin) a également aussitôt réagi en "démentant catégoriquement" ces allégations , qui "ne sont nullement corroborées par la réalité de (nos) recherches internes qui confirment, elles, le strict respect des réglementations en vigueur", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Des dommages "catastrophiques" à long terme ?

Ces informations risquent-elles de porter préjudice à Auchan ? "Cela me paraissait déjà kamikaze pour une entreprise française de rester en Russie au début de la guerre mais les dommages à long terme seront catastrophiques pour Auchan", estime lundi 20 février Florian Silnicki, le fondateur de LaFrenchCom, une agence spécialisée dans la communication de crise, auprès du Parisien . "Aujourd’hui, aux yeux de l’opinion publique, vous êtes soit un ennemi, soit un allié ; un collaborateur ou un résistant. Une entreprise est obligée de prendre position. Rester en Russie, c’est un choix politique. Cette affaire va enfoncer le clou et nuire gravement à la réputation d'Auchan", insiste le spécialiste.

"Il est évident qu’un groupe comme Auchan ne pouvait pas fermer tous ses magasins du jour au lendemain, comme l’a fait Mc Donald’s qui fonctionne avec des franchisés, poursuit-il. "Mais le prix à payer, en choisissant de rester, leur coûtera très cher. Si cela ne passe pas par le boycott des consommateurs, le risque viendra des investisseurs . Aujourd’hui, les financeurs exigent, au-delà des performances financières, des gages environnementaux, sociaux, sociétaux… Le choix d’Auchan aura un impact sur le taux de son crédit ! Sans compter qu’une réputation en berne c’est, pour plus d’une entreprise sur cinq, une capitalisation boursière en chute libre", explique-t-il.

Par ailleurs, "tout cela pourrait avoir des conséquences judiciaires en France", ajoute un avocat d’un grand cabinet d’affaires parisien. "Une ONG pourrait porter plainte pour complicité de crimes de guerre. Cela ouvrirait une enquête qui, peut-être, ne déboucherait sur rien de concret mais pourrait entacher l’image d’Auchan dans l’opinion publique."

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21 commentaires

  • 20 février 17:50

    La censure a frappé.. IOl faut être du côté des &adorateurs de Bandera pour que ça passe ? Ne comptez pas sur moi !!


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