"C'est une escroquerie parce qu'on fait croire aux personnes directement concernées que c'est une solution alors que ça n'en est pas une", dénonce le syndicat.

Marylise Léon à Paris, le 24 septembre 2024. ( AFP / THOMAS SAMSON )
"Une escroquerie et une voie sans issue". La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a fustigé mardi 8 octobre la proposition de loi du Rassemblement national visant à abroger la très contestée réforme des retraites.
Le RN a décidé d'utiliser sa "niche parlementaire" du 31 octobre , jour de l'année où il dictera l'agenda de l'Assemblée nationale, pour porter sa proposition d'abrogation. Elle supprime le relèvement de l'âge de départ à 64 ans , sur lequel le Premier ministre refuse de revenir, même s'il a invité les partenaires sociaux à réfléchir à des aménagements de la loi portant notamment sur la pénibilité ou la retraite progressive.
Cette proposition de loi est "une escroquerie et une voie sans issue" , a estimé Marylise Léon, elle "propose de supprimer les 64 ans pour revenir à 62 et elle supprime les 43 annuités de travail pour revenir à 42". In fine, "on arrive à un déficit accru de 15 milliards d'euros du régime de base des retraites" que le RN propose de combler en "augment(ant) une partie de la fiscalité", relève la leader de la première organisation syndicale sur France Inter .
Le texte "ne sera pas repris au Sénat"
"C'est une proposition totalement irresponsable", poursuit-elle, et "une voie sans issue parce qu' on sait que (le texte) ne sera pas repris au Sénat ", condition sine qua non pour être adopté. "En tant que responsable syndicale, je sais combien les 64 ans pèsent sur les personnes (...) Sauf que c'est une escroquerie parce qu'on fait croire aux personnes directement concernées que c'est une solution alors que ça n'en est pas une", a-t-elle ajouté.
Le débat enflamme les syndicats, qui ont mis plus de trois millions d'opposants dans les rues à l'acmé de la mobilisation contre la réforme en 2023, et dont plusieurs (CFDT, CGT, Unsa, Solidaires, FSU) ont appelé en juin à faire barrage à l'extrême droite. Dans ces conditions, peuvent-ils refuser le texte du RN sans risquer de décevoir ?
Pour la CFDT, "on ne négocie pas parce que c'est le Rassemblement national qui propose (...) Nous ne travaillons pas avec ces partis ", a-t-elle une nouvelle fois explicité. Si plusieurs syndicats, dont la CGT et Solidaires ou la FSU, ont clairement indiqué être sur la même ligne, d'autres centrales syndicales ne partagent pas cette vision.
"Le RN a un groupe parlementaire. Point" , a confié l' AFP un cadre de l'une d'entre elles sous couvert de l'anonymat. "J'espère que les uns et les autres (partis) tiendront leurs engagements devant les électeurs" lors des débats de la niche parlementaire, a-t-il ajouté.
14 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer