Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

A Kyiv, les Européens pressent Moscou d'accepter un cessez-le-feu sous peine de sanctions
information fournie par Reuters 10/05/2025 à 21:12

*

Les dirigeants européens ensemble à Kyiv pour la première fois

*

Entretien téléphonique avec Donald Trump - ministre ukrainien

*

Appel à un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours, dès lundi

*

"La clé, c'est d'avoir des troupes en Ukraine", dit Macron au Parisien

*

Le Kremlin juge les déclarations européennes "conflictuelles"

(Actualisé avec nouvelles déclarations de Macron)

Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et son homologue polonais Donald Tusk ont soutenu samedi à Kyiv le plan américain d'un cessez-le-feu de 30 jours entre l'Ukraine et la Russie, tout en menaçant Moscou de nouvelles sanctions.

"Notre appel commun : un cessez-le-feu de 30 jours dès lundi sans pré-conditions, qui doit ouvrir la voie à une paix solide et durable", a écrit le chef de l'Etat français sur le réseau social X.

"Il y a eu une unanimité aujourd'hui autour de la table des cinq dirigeants ici présents, mais de la vingtaine de dirigeants qui étaient réunis autour de cette conférence", avait déclaré plus tôt Emmanuel Macron.

"Nous tous ici, avec les États-Unis, interpellons (le président russe Vladimir) Poutine. S'il est sérieux en matière de paix, il a l'occasion de le montrer", a déclaré pour sa part Keir Starmer lors d'une conférence de presse.

"Plus de si et de mais, plus de conditions et de délais", a ajouté le chef du gouvernement britannique.

D'après le président français, si un cessez-le-feu entre en vigueur, il serait surveillé principalement par les Etats-Unis, avec une contribution des pays européens.

Peu de temps après cet appel au cessez-le-feu, le Kremlin a accusé samedi les pays européens de faire des déclarations contradictoires et conflictuelles, selon l'agence de presse Interfax.

"Nous entendons de nombreuses déclarations contradictoires de la part de l'Europe. Elles sont généralement de nature conflictuelle et ne visent pas à relancer nos relations. Rien de plus", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par Interfax.

Vladimir Poutine "a déclaré à plusieurs reprises qu'il était prêt à nouer des contacts avec tous les dirigeants", a ajouté Dmitri Peskov. "Et il est ouvert à des relations, au dialogue avec tous les dirigeants, dans la mesure où ceux-ci y sont prêts", a-t-il assuré.

Selon l'agence de presse Tass, Dmitri Peskov a également fait savoir que la Russie allait étudier la proposition de cessez-le-feu de 30 jours mais que Moscou avait sa propre position.

Donald Trump n'a pas commenté dans l'immédiat publiquement les propos des dirigeants européens.

SANCTIONS MASSIVES

Les quatre dirigeants européens reçus par le président ukrainien Volodimir Zelensky ont eu un entretien téléphonique avec le président américain Donald Trump, a fait savoir le ministre ukrainien des Affaires étrangères.

"L'Ukraine et tous ses alliés sont prêts à un cessez-le-feu total et inconditionnel sur terre, dans les airs et en mer pendant au moins 30 jours à compter de lundi", a écrit Andrii Sybiha sur X près d'une photo des cinq hommes autour d'une table.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré de son côté soutenir cette proposition, ajoutant que l'Union européenne (UE) était prête à imposer à Moscou des sanctions "sévères" en cas de refus de cesser les combats.

"La balle est désormais dans le camp de la Russie", a écrit Ursula von der Leyen sur le réseau X. "Nous sommes prêts à maintenir une forte pression sur la Russie et à imposer de nouvelles sanctions sévères en cas de violation du cessez-le-feu".

Ce même message a été délivré à Kyiv lors d'une réunion élargie de dirigeants, dont une partie était en visioconférence.

"En cas de violation du cessez-le-feu, des sanctions massives seront préparées, en coordination entre les Européens et les Etats-Unis", a dit pour sa part Emmanuel Macron.

A la fin du rendez-vous de samedi auquel le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, a également participe, ce dernier réaffirmé son soutien à l'Ukraine.

A Kyiv, le chancelier Friedrich Merz a fait savoir que le gouvernement allemand allait cesser de publier les détails de l'aide militaire à l'Ukraine.

Des sources proches du dossier avaient auparavant rapporté à Reuters que les informations publiques sur la livraison de systèmes d'armes à l'Ukraine devaient être réduites afin de créer une "ambiguïté stratégique" et d'empêcher la Russie d'obtenir des avantages stratégiques.

"Sous ma direction, le débat sur les livraisons d'armes, le calibre, les systèmes d'armes, etc., sera retiré de l'attention du public", a dit à Kyiv Friedrich Merz aux chaînes de télévision RTL/ntv.

Les sanctions occidentales contre la Russie ont été durcies à plusieurs reprises depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022, sans pour autant mettre fin à la guerre. Mais mettre cette menace à exécution serait le signe d'une unité croissante de l'Occident après des mois d'incertitude liée à l'imprévisibilité de la politique américaine depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.

HOMMAGE

Interrogé par un journaliste, Emmanuel Macron a évoqué un moment historique "pour une Europe de la défense et une plus grande indépendance pour notre sécurité. Evidemment pour l'Ukraine mais pour nous tous."

"C'est une nouvelle ère. C'est une Europe qui se pense comme puissance", a-t-il ajouté.

Dans un entretien accordé au Parisien, le chef de l'Etat français est revenu sur sa proposition d'envoyer des troupes en Ukraine, estimant qu'il s'agit d'un élément essentiel.

"La plus grande armée d’Europe aujourd’hui c’est l’Ukraine, un million de combattants, avec la mobilisation. Aucune autre armée pourra avoir une telle masse. La clé, c’est d’avoir des troupes en Ukraine", a-t-il dit.

"Nous préparons les voies et moyens d’avoir une armée ukrainienne qui puisse résister à de nouveaux assauts et les (les Russes) dissuader", a-t-il ajouté.

"Il y a eu plusieurs échanges entre nos chefs d’état-major britannique, français, ukrainien, qui ont coordonné le travail avec tous leurs partenaires, tout ça se précise et avance", a-t-il poursuivi, soulignant que "le débat, c’est de dire qu’on sera là pour assurer une présence de réassurance, en deuxième rideau, dans les airs ou sur des points stratégiques éloignés de la ligne de front."

Une bougie à la main place Maïdan à Kyiv, les quatre dirigeants européens ont participé samedi avec Volodimir Zelensky et son épouse à une cérémonie en hommage aux Ukrainiens tués et blessés lors du conflit avec la Russie, qui est entré dans sa quatrième année.

Emmanuel Macron, Keir Starmer et Volodimir Zelensky se sont notamment recueillis devant le "Mur des héros", un mur commémoratif avec les noms et photos des soldats morts depuis 2014, puis ont marché ensemble et serré des mains. Ils ont également visité sur place les tanks russes détruits, un guide leur expliquant que cela montre que les Russes ne sont pas immortels. Les trois dirigeants sont ensuite entrés dans la cathédrale Sainte-Sophie à Kyiv.

Dans la soirée, Emmanuel Macron a dîné en tête-à-tête avec Volodimir Zelensky à la résidence présidentielle Maison aux Chimères. Le chef de l'Etat français devait ensuite prendre un train pour quitter l'Ukraine.

Selon l'Elysée, la réunion de la "coalition des volontaires" doit servir à "faire le point sur les progrès réalisés en vue d'une future coalition rassemblant des forces aériennes, terrestres et maritimes pour aider à régénérer les forces armées ukrainiennes après un éventuel accord de paix".

(Reportage Tom Balmforth et Christian Lowe, avec Lili Bayer à Bruxelles, Elizabeth Pineau, John Irish et Claude Chendjou à Paris)

26 commentaires

  • 10 mai 22:52

    Harobaze78 Raconter des c*nneries sur la Russie sur les plateaux de LCI est bien mieux payé qu'un travail régulier. Et avec l'argent des contribuables.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi