VON ROLL HLDG : L'incompétent s'en va

bruchezp

22 mars 2011 •18:30

Thomas Limberger quitte la présidence et la direction de Von Roll. A la tête de l’entreprise, il est remplacé par Matthias Oppermann, directeur de SGS en Allemagne. C’est ainsi la seconde fois en moins de quatre ans que l’ex-cadre de General Electric tire sa révérence avec surprise. En effet, en mai 2007, quelques heures avant l’assemblée générale d’OC Oerlikon (ex-Unaxis), il avait annoncé son départ sans aucun motif.

Cette fois-ci, le communiqué de presse publié par le spécialiste des systèmes d’isolation pour générateurs en dit davantage. «Thomas Limberger veut relever de nouveaux défis. Il a demandé au conseil d’administration de quitter ses fonctions au 1er décembre et celui-ci a accepté. […]. Thomas Limberger veut se consacrer à ses activités d’associé au sein de sa société de participation», peut-on y lire.

Objectifs éloignés

Mais en fait, c’est plutôt le bilan du parcours de Thomas Limberger à la tête de Von Roll, société détenue à plus de deux tiers par le baron August von Finck, qui semble problématique à plus d’un titre. Tout d’abord, la performance boursière: depuis l’arrivée de Thomas Limberger en août 2007, l’action a perdu plus de 50%. Ainsi, elle sous-performe largement le SPI20, indice qui regroupe 80 capitalisations boursières suisses de taille moyenne (voir graphique). Au-delà des aspects boursiers, les objectifs de Thomas Limberger, patron qui a touché une rémunération totale de près de 1,7 million de francs l’an dernier, n’ont pas été atteints. En octobre 2007, lors de la conférence de presse de Von Roll en lien avec le rachat de l’entreprise familiale chinoise Shenzhen Mica, Thomas Limberger avait annoncé que les ventes de Von Roll seraient multipliées par deux en 2012; elles atteindraient ainsi plus d’un milliard de francs, hors acquisitions. Or, au premier semestre, elles se sont élevées à 286,1 millions de francs, soit une hausse de 10,5% par rapport à l’an dernier. Mais en 2009, elles avaient diminué de près de 140%. Quant à la marge avant intérêts et taxes, elle devait grimper à 14%. Cette année, elle a atteint 4,2%.

«Thomas Limberger a repositionné Von Roll durant une période économique difficile dans le monde. […]. Son retrait n’a rien à voir avec le cours de l’action», a relevé le porte-parole de Von Roll, Sven Ohligs.