rappel // Publié le 16/05/2017
la république du centre
Énergie
Vergnet en attente d'un investisseur
ORMES ECONOMIE BTP - INDUSTRIE
Jérôme Douat, président du directoire de Vergnet. © Saran REDACTION
Le fabricant d’éoliennes et ensemblier de centrales hybrides n’a plus de réserve actuellement en raison du décalage de projets africains.
Vergnet cherche, depuis fin mars, un investisseur ou un industriel à qui s'adosser pour renflouer ses fonds, redevenus négatifs, après le report de plusieurs projets importants.
Difficile de savoir, cependant, où en est cette recherche, confiée à un conseil financier. Jérôme Douat, président du directoire précise, en effet, que la communication est limitée quand une entreprise est cotée en bourse, comme c'est le cas de Vergnet.
Avant l'été ?
L'arrivée de cet investisseur, industriel, grand groupe énergétique, etc., est, en tout cas, espérée avant l'été pour pallier le trou d'air.
Vergnet, unique fabricant français d'éoliennes, à Ormes (une dizaine de machines construite l'an dernier) et désormais ensemblier de centrales solaires hybrides (photovoltaïques et éoliennes), comptait voir, enfin, le contrat d'Osun, au Nigéria, débuter l'an dernier. Mais le projet (*), lancé en février 2014, n'a pas encore abouti.
Comme le précise Jérôme Douat, « de nombreuses conditions ont été levées, mais ce n'est pas encore le cas de la totalité. Notre commercial va régulièrement au Nigéria pour faire avancer le dossier. » Le démarrage est désormais espéré avant la fin de l'année.
Autre projet pour lequel une lettre d'intention avait été signée : la réalisation de deux centrales hybrides, en Angola, pour un total de 43 millions d'euros. Il ne manquerait plus qu'une validation finale de la part des autorités angolaises pour que les opérations, dont le début était programmé fin 2016, commencent.
Du coup, l'entreprise a vu son chiffre d'affaires 2016 passer de 30 à 22,8 millions d'euros, et, surtout, son résultat financier repasser dans le rouge.
Le résultat d'exploitation, en équilibre en 2015, est passé à -3,4 millions d'euros et le résultat net est de -4,9 millions d'euros. Au 31 décembre, les capitaux propres de l'entreprises étaient négatifs, à hauteur de -5,3 millions d'euros.
« Quand ces deux projets seront réalisés, notre résultat financier redeviendra positif. Mais, aujourd'hui, nous n'avons plus de réserve. Il nous faut renforcer nos fonds propres. »
Quelle part du capital prendra le futur investisseur ? Actuellement, il est principalement détenu par Bpifrance (47 %) et à moins de 15 % par Nass&Wind.
Des commandes
en attente
Cette situation n'empêche pas Jérôme Douat de rester positif : « Nous avons des projets en cours de réalisation. » Il cite ainsi, pour 2016, trois centrales en Mauritanie, en Micronésie et au Tchad. « Elles concrétisent notre évolution de fabricant d'éoliennes à ensemblier en énergie renouvelable. »
L'éolien représente toutefois encore une grande partie du bilan de Vergnet, avec 900 machines installées dans le monde.
Le premier marché en partenariat avec le fabricant d'éoliennes chinois Sinovel devrait être signé cette année. Le groupe chinois vient d'ailleurs d'obtenir un permis de construire en Guadeloupe.
D'autres commandes sont dans les cartons, pour 23 millions d'euros cette année et 12 millions au-delà, sans parler du projet d'Osun.
L'objectif est d'atteindre, à terme, un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros. L'entreprise se structure et ne remplace pas forcément ses départs naturels. L'effectif est aujourd'hui de 140 personnes. Filiales incluses, le groupe emploie 166 personnes, sur dix implantations.
(*) Le contrat d'Osun concerne une centrale de 12,8 MW, pour un montant de 35 millions d'euros. Le financement doit être assuré par la réserve des pays émergents. Cet accord a été signé en février 2014, en présence de François Hollande, en conclusion du forum économique franco nigérian, à Abuja (Nigéria).
Carole Tribout