UMICORE : Quand Umicore rime avec record

jmaja

10 févr. 2012 •18:17

Industrie | Technologie des matériaux

Quand Umicore rime avec record
Dominique Simonet
Mis en ligne le 10/02/2012
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Le groupe basé à Bruxelles tire notamment parti de la dépollution de l’automobile.

Ne dites plus "groupe belge de métallurgie" car Umicore ne ressemble plus, mais alors plus du tout à cela. Une entreprise présente partout dans le monde, qui tire 50 % de ses revenus et investit 80 % de son budget recherche et développement dans le domaine des technologies propres - catalyseurs, batteries rechargeables pour automobile, recyclage - n’a plus grand-chose à voir avec la métallurgie au sens strict, mais plutôt avec la technologie des matériaux. Cette identité si particulière fait qu’Umicore a réalisé les excellents résultats présentés jeudi matin.

Ainsi le chiffre d’affaires du groupe a-t-il atteint 14,481 milliards d’euros, contre 9,691 en 2010. Le revenu (moins la valeur des métaux achetés) s’élève à 2,3 milliards par rapport aux 2 milliards l’année précédente (+ 15 %). Le bénéfice net consolidé progresse de 16 % à 305 millions d’euros, mais il était anticipé, de quoi justifier un cours de Bourse en baisse hier de 1,23 % à 37,20 euros. On vend au son du clairon

Marc Grynberg, directeur général, peut se féliciter d’une croissance "plus élevée que celle du marché" . Cette croissance est surtout portée par deux secteurs, Catalysis (+ 16 %) et Recycling (+ 20 %), Energy Materials (+ 14 %) et Performance Materials (+ 6 %) venant ensuite. Malgré une activité plombée par le séisme et la catastrophe nucléaire au Japon, le secteur des systèmes catalytiques pour l’automobile (pot d’échappement, filtre à particules) obtient des résultats "remarquables" , notamment aux États-Unis et en Europe. L’avenir de ces produits semble assuré à moyen terme en Europe (norme Euro 6) et en Asie, deux continents où Umicore accroît ses capacités de production.

Le secteur Energy Materials est porté par celui des batteries rechargeables, à tel point que celui-ci va devenir une entité à part entière dans le groupe cette année. Unité dont le siège se trouvera en Corée du Sud, pour la proximité avec les clients. C’est la même raison qui scelle la fin des activités germanium optique à Olen, en Campine, qui migrent à Quapaw, aux Etats-Unis car c’est là que se maintient la demande de ce cristal métalloïde semi-conducteur utilisé dans les appareils de vision nocturne.

Mais le record des records, Umicore le détient dans le secteur du recyclage. Là, il y a du volume, que ce soit dans les déchets électroniques ou de batteries. Dans le premier cas, la hausse des cours des métaux précieux fait l’affaire du groupe, et la modification de la directive européenne DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) devrait accentuer la tendance. Idem pour les batteries qui viennent aussi, bien sûr, du secteur automobile de plus en plus électrifié. L’inauguration récente de l’usine pilote d’Hoboken, près d’Anvers, suit cette tendance. "La croissance n’est jamais linéaire" , philosophe Marc Grynberg, et les performances varient selon les secteurs. Mais le directeur général n’hésite pas à prononcer le mot "confiance" en ce qui concerne l’avenir d’Umicore à moyen et long terme.

Cet article provient de http://www.lalibre.be