C’est ce mot qui explique en grande partie la nouvelle poussée d’optimisme et la nouvelle accélération des indices boursiers. Nous sommes dans un scénario qu’une large majorité des investisseurs considère comme idéal : la croissance repart dans tous les pays, et avec l’accélération de la croissance, on a une reprise de l’inflation. Aux États-Unis bien sûr. Mais même en Europe. Pour la première fois, tous les pays de l’Union Européenne affichent un taux de croissance positive et un taux d’inflation positif. Le marché salue un double événement : la sortie de la crise économique mondiale et la sortie de la déflation, une déflation qui, il y a encore quelques mois, était le sujet d’angoisse principal.
LE RÊVE DES 2 % DEVIENT UNE RÉALITÉ
Et on reparle des objectifs d’inflation de 2 % fixés par les banques centrales. Quel que soit le pays, les banques centrales ont fixé depuis des décennies le chiffre de 2 % d’inflation comme le chiffre magique. Ne me demandez pas pourquoi c’est 2 % plutôt que 1.5, 1.8 ou 2.5. Mais c’est pour les banques centrales le niveau optimal, le niveau rêvé d’inflation. Un rêve qui semblait inatteignable depuis la crise de 2008. Et voilà qu’on y arrive. Aux États-Unis bien sûr. Mais hier on a appris que cet objectif a même été dépassé en Allemagne avec une inflation à 2.2 %. La réflation est en marche.
LES REFLATION TRADES
Et quelles conséquences pour les marchés ? Ce qu’on voit se produire chaque jour. Les réflation trades. C’est-à-dire les prises de position sur les marchés pour jouer l’impact de la réflation. Hier par exemple, ce sont les actions des banques qui se sont envolées et ont entraîné les indices boursiers vers des nouveaux records. Acheter des actions bancaires c’est un réflation trade car on pense qu’avec la hausse de l’inflation, on a la hausse des taux et donc une meilleure rentabilité pour les banques. Hier les taux d’intérêt à long terme ont progressé, surtout aux États-Unis. Là encore se mettre à la hausse des taux d’intérêt, c’est un réflation trade. Et je pourrais vous donner des dizaines d’autres exemples. Les marchés parient sur le réflation, ils ne craignent plus la déflation et ils n’ont pas peur non plus d’un dérapage à la hausse de l’inflation. Voilà pourquoi ils sont euphoriques.
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