D'après un article de la Provence de cet été, le coût des travaux sur le tube supérieur du tunnel (nouvelle bande de roulement) s'est monté à 2 millions HT. Smtpc prévoit de refaire également le tube inférieur l'été prochain, j'imagine pour un montant à peu près similaire. Perso, je m'attendais à un coût bien supérieur.
Prado Carénage fait peau neuve; Le tunnel à péage aux 49 000 voitures refait sa bande de roulement. Plongée au coeur d'un chantier hors norme
7 August 2015
La Provence
Maintenue à une température de 160ºC, la pâte lourde et visqueuse s'étale avec une régularité déconcertante, recouvrant peu à peu la surface du tunnel d'une couche compacte de béton bitumineux. En ce milieu d'été caniculaire, la chaleur est étouffante malgré l'heure tardive et la ventilation poussée à son maximum. Quant au bruit, amplifié par la voûte de l'ouvrage qui en renvoie l'écho à l'infini, il en devient assourdissant. Engin difforme et chenillé dont le nom à lui seul fait frémir le profane, le "finisher" progresse, imperturbable, poussant le camion qui le précède et l'alimente en enrobé dans un décor que George Miller aurait pu intégrer dans son dernier Mad Max. Portant casque, bouchons d'oreilles, gilet et chaussures de sécurité, une quarantaine d'ouvriers s'affairent dans le tube supérieur du tunnel Prado Carénage désormais fermé chaque nuit à la circulation et où la vitesse est maintenant limitée à 30 km/h aux heures ouvrables.
Débutés le 6 juillet, les travaux, qui se déroulent en effet de 22 h à 6 h du matin, vont se poursuivre jusqu'à début septembre. D'un montant de 2 millions d'euros hors taxe, ils consistent à remplacer les 2 450 mètres de bitume sur lesquels roulent les véhicules, à l'intérieur du tube supérieur, dans le sens Mareille-Aubagne ; travaux dont la durée inhabituelle s'explique pour au moins trois raisons : d'une part le tunnel est un "axe rouge" qui ne peut être fermé 24 h/24 (lire ci dessous), d'autre part, sa configuration particulière et ses limitations de gabarit (6 m de large, 3,20 m de haut) ne permettent pas de recourir aux engins habituellement utilisés sur les chantiers à ciel ouvert. Enfin, le gestionnaire de l'ouvrage, la société SMTPC que dirige Cécile Cambier, profite de l'occasion pour reprendre la couche de support, c'est-à-dire ragréer la dalle intermédiaire qui sépare les deux tubes du tunnel. Eiffage TP utilise pour cela un mortier haute performance à prise rapide car le temps lui est compté. Et pour cause, chaque matin, à 6 heures, le tunnel doit être impérativement rendu à la circulation, sous peine de paralyser les entrées nord de la cité phocéenne. Plus tôt dans la soirée, un camion à "bouille" est venu déposer sur le parcours une fine couche de cette émulsion noire et collante qui permet de faire la liaison entre la dalle ragréée et l'enrobage. Il est 22h30. En arrière du convoi, le compacteur est déjà à l'oeuvre, multipliant les allers-retours sur la nouvelle chaussée encore fumante qu'il compresse de tout son poids tandis qu'un ouvrier assure les finitions aux commandes d'un "patin vibrant" dont on ne sait s'il tressaute de plaisir ou d'impatience.
"Nous envisageons d'effectuer la même opération sur le tube inférieur au cours de l'été prochain", explique Jean-Brice Gallini, chef du département Sécurité Trafic du tunnel, en précisant que "la durée des travaux, et donc la gène pour les usagers, seront moindres, -environ 3 semaines à un mois- en raison de la constitution différente de la dalle inférieure".
Et comme c'est déjà le cas actuellement pour le tube supérieur, les automobilistes seront informés en temps réel de l'évolution des travaux grâce à l'application pour smartphone (Tunnel Prado Info Trafic), dont Émilie Saby, responsable communication-marketing du tunnel, rappelle qu'elle peut être obtenue gratuitement sur les plates-formes de téléchargement.