SEB promet de réparer pendant dix ans ses produits
Valérie Leboucq
« Produit réparable 10 ans ». Ce label va apparaître sur le petit électroménager des marques du groupe.
SEB n'a plus peur de se faire accuser de « greenwashing ». Le leader mondial du petit électroménager se sent assez légitime pour prendre la parole sur ses engagements environnementaux. A commencer par la durée de vie de ses produits. Le sujet mobilise de plus en plus les consommateurs et, comme le made in France, il peut faire la différence au moment d'acheter.
L'industriel tordra-t-il ainsi le cou aux soupçons d'obsolescence programmée des objets ? Preuve de sa volonté de nous voir adopter des comportements vertueux : le nouveau label Produit réparable 10 ans. Il sera apposé sur l'emballage de tous les produits de ses marques (SEB, Rowenta, Moulinex, Calor, Krups, Tefal…) dans l'ensemble des pays où elles sont présentes. Selon une étude réalisée en interne, 59 % des sondés se sont dits positivement influencés par la mention « réparable 10 ans ». Les intentions d'achat gagneraient même 8 points grâce à elle… « Cela fait des années que nous travaillons à la durabilité et la recyclabilité de nos produits. Mais, pour en parler, il faut être exemplaire sur tout le cycle de vie, de sa conception à la recyclabilité des matériaux utilisés », explique Joël Tronchon, le directeur développement durable de SEB.
Le groupe se prépare depuis 2008, date de la reconversion d'une de ses anciennes usines de Faucogney-et-la-Mer (Haute-Saône) en centre de stockage de pièces de rechange pour 40.000 références d'articles, y compris ceux dont la fabrication est arrêtée. Grâce aux imprimantes 3D, le centre fabrique à la demande certaines pièces plastique manquantes.« La réparation repart à la hausse dans toute l'Europe de l'Ouest et en France, où elle a progressé de 24 % l'an dernier », constate Joël Tronchon. Un demi-million de produits seront réparés cette année, du robot haut de gamme au simple grille-pain. Les deux tiers hors garantie de deux ans. Et pour nous pousser à réparer plutôt que racheter, SEB s'engage à ce que le prix des pièces de rechange ne dépasse pas 50 % celui d'un article neuf.
Do-it-yourself et location
Au risque de vendre moins, SEB encourage les nouveaux comportements, comme le DIY et la location. Pour faire soi-même les réparations, on peut désormais acheter sur un site (Accessories.home-and-cook.com) pièces et accessoires de rechange. Notices de montage et tutoriaux seront mis en ligne. Avec l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie et le syndicat professionnel Gifam, le groupe ouvre des « repair cafés » avec conseils de professionnels. Trois existent déjà à Limoges, Périgueux et Tours. Lyon, Le Mans et Grenoble suivront. Petite révolution aussi, le groupe propose de louer les appareils peu utilisés du type machine à raclette. Lancé à Dijon, ce service de location Eurêcook! va s'étendre. Dans le même ordre d'idées, si votre robot Companion n'est pas connecté, Moulinex se charge d'ajouter cette fonctionnalité en allant chez vous récupérer l'appareil…
L'exemple Rowenta
Grâce à la boucle d'économie circulaire mise en place en 2015 avec Veolia, la totalité du petit électroménager SEB conçu à partir de cette date affiche un taux de recyclabilité de 79 % et même 92 % pour certains aspirateurs Rowenta. En quatre ans, la marque a réduit de moitié la consommation d'énergie de cette famille de produits. Elle est leader en matière de durabilité et se fait accompagner par WWF France. Le boîtier intérieur de la nouvelle centrale vapeur Silence Steam Eco Intelligence est fabriqué à partir de polypropylène recyclé et ce produit et son emballage contiennent 40 % de matériaux recyclés.
Poêles et casseroles aussi
On dépose déjà piles et ampoules usagées dans son hypermarché. Sur le même modèle, SEB et Eco-systèmes organisent des collectes de vieilles poêles et casseroles dans les hypermarchés Carrefour, Leclerc et Casino. 580.000 articles dont l'Inox et l'acier sont recyclables ont été ainsi récupérés.
À noter
Selon une étude de GfK, 8 % des consommateurs sont prêts à acheter des produits issus de matériaux recyclés.