INTERVIEW NicOx reste serein malgré la décision de Pfizer
* Pfizer croit toujours en la technologie de NicOx, déclare le P-DG du groupe français.
* Les discussions avec un partenaire pour commercialiser le Naproxinod continuent.
* Mise au point avant l'été sur la collaboration avec Merck dans l'hypertension.
par Noëlle Mennella
PARIS, 6 mai (Reuters) - NicOx a déclaré mardi que son partenaire Pfizer < PFIZER INC > croyait toujours en la technologie de la société française de biotechnologie et que leur collaboration dans l'ophtalmologie allait se poursuivre.
Le groupe américain a décidé de ne pas entreprendre de phase III mondiale pour le PF-03187207, un médicament expérimental pour traiter le glaucome et l'hypertension oculaire, des pathologies pouvant entraîner la cécité.
Cette décision a provoqué une vive baisse de l'action du plus important laboratoire français de biotechnologies coté à Paris.
Réservé à la baisse en ouverture, le titre perdait 27,65% à 10,52 euros vers 12h00. Il avait récemment gagné du terrain dans l'espoir que cette étude livrerait des résultats positifs.
Dans une interview téléphonique accordée à Reuters, Michele Garufi, le P-DG de NicOx, a considéré que la décision de son partenaire américain était "mitigée".
"Si les résultats n'étaient pas encourageants, Pfizer aurait arrêté la collaboration avec NicOx", remarque Michele Garufi, qui souligne que le groupe américain va continuer le développement du produit pour un enregistrement potentiel en Asie, un marché qui, dit-il, représente 30% à 40% du marché mondial du glaucome.
Le P-DG a aussi remarqué que les deux groupes sont toujours liés par un accord de recherche dans le but d'identifier de nouveaux composés pour le traitement du glaucome.
NAPROXINOD, LES NEGOCIATIONS CONTINUENT
"La nouvelle aurait été super mauvaise si Pfizer avait dit que la technologie de NicOx ne pouvait pas s'appliquer à l'ophtalmologie. Ce n'est pas le cas. On continue à travailler ensemble et Pfizer continue les études en Asie", a-t-il dit.
"Je ne pense pas que Pfizer s'amuserait à perdre du temps et à mettre beaucoup d'argent s'il ne croyait pas au projet."
Commentant la vive réaction du marché, Michele Garufi a affirmé : "Je ne crois pas au jugement de la Bourse car je connais beaucoup plus cette industrie que beaucoup de gens qui jouent à la Bourse. Je sais combien c'est difficile de développer des médicaments. On est pas dans la roulette mais dans l'industrie pharmaceutique."
S'agissant de l'anti-inflammatoire Naproxinod, le principal médicament en développement de NicOx, Michele Garufi a confirmé que la deuxième étude de phase 3 serait connue au troisième trimestre et la troisième étude au quatrième.
Il a fait état d'une poursuite des discussions avec un partenaire pour commercialiser ce médicament qui pourrait devenir un blockbuster et réaliser des ventes mondiales de plus de un milliard d'euros.
"On continue à discuter. On attend ces résultats ou on pourrait avoir quelque chose avant, ça dépend. De toute façon les essais cliniques sont en piste et à l'heure."
Enfin, le P-DG de NicOx a dit espérer pouvoir avant l'été faire "une mise au point" concernant la collaboration du groupe français avec Merck dans le domaine de l'hypertension./NM