Et pour lAfrique, le FMI prescrit larme de la dévaluation
http://www.lesafriques.com/actualite/pour-l-afrique-le-fmi-prescrit-l-arme-d e-la-devaluation.html?Itemid=89?article=15586
Le spectre dune dévaluation planerait-elle sur les monnaies ayant cours dans la région subsaharienne de lAfrique ? Cette prescription du Fonds monétaire internationale dans des perspectives économiques de la région Afrique subsaharienne ne laisse pas beaucoup de place au doute : En ces temps difficiles, la politique économique doit donc être guidée par les principes suivants : « Utiliser la marge de manuvre budgétaire disponible et autant que possible, assouplir la politique monétaire et laisser le taux de change sadapter à la conjoncture externe ».
« Les pays appliquant de facto un régime de rattachement du taux de change pourraient envisager de lassouplir un peu »
La seconde mesure jusque-là évoqué que mezza voce au nombre des solutions de contingentement de effets de la crise économique planétaire, vient dêtre brandi par le Fonds monétaire international (FMI), cette fois urbi et orbi. Pour les experts de cette institution financière internationale il y a une sérieuse menace de « remise en cause des progrès économiques remarquables accomplis par cette partie du monde au cours des dix dernières années sur le front de la croissance et de la stabilité économique ». Surtout que, comme le note le Fonds, « les mesures prises rapidement par les gouvernements des pays avancés nont pas réussi à protéger de ses effets les pays émergents et les pays en développement, comme initialement espéré
. On sattend maintenant à ce que la croissance des économies émergentes et en développement ralentisse et tombe denviron 6 % en 2008 à moins de 2 % en 2009 sous leffet dune contraction de la demande dexportations, dune diminution des entrées de capitaux et dune baisse des prix des produits de base ».
Péril en la demeure
Il y aurait donc péril en la demeure. Et aucune mesure dans larsenal des instruments de gouvernance de crise ne serait à exclure pour préserver « la croissance qui est indispensable à la réduction éminemment souhaitable de la pauvreté ». Face donc à la diminution de la demande dexportations africaines, à la baisse des cours des produits de base, au risque de fléchissement des envois de fonds des travailleurs émigrés, au resserrement mondial du crédit et à laversion des investisseurs pour le risque qui ont déjà provoqué une inversion des flux dinvestissements de portefeuille, découragé linvestissement direct étranger (IDE) et rendu le financement des échanges plus coûteux ; ainsi quau ralentissement de lactivité économique avec pour corollaire un accroissement du risque de crédit et les créances improductives et, partant, un affaiblissement du bilan des institutions financières et des sociétés, le FMI conseille aux pouvoirs publics de la région une « riposte adaptée à la situation particulière de chaque pays ». Leur prescrivant ce qui doit en être la priorité pour tous : limiter les effets négatifs de la crise sur la croissance économique et la lutte contre la pauvreté, tout en préservant les progrès accomplis ces dernières années au prix de grands efforts, notamment la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette.
« Lassouplissement de leur politique monétaire »
Décryptage de ces « grands efforts » auxquels sont invités les pays dAfrique subsaharienne, ce sont donc, pour certains, « lassouplissement de leur politique monétaire » sous leffet de limpulsion déflationniste que devrait induire la chute des prix des produits de base. Chacun devra pouvoir se mettre à cette mesure quelle que soit le régime de change qui est le sien. Le conseil des experts du Fonds est des plus précis : « la monnaie devra se déprécier en termes réels dans les pays où les termes de léchange se sont détériorés ou les flux de capitaux se tarissent. Les pays à taux de change souple devraient laisser leur monnaie se déprécier, tandis que, dans les pays à taux de change fixe, la politique budgétaire reste, avec des mesures visant à améliorer la compétitivité, le principal moyen dintervention. Les pays appliquant de facto un régime de rattachement du taux de change pourraient envisager de lassouplir un peu ». Pour ceux des pays de la région qui ont réussi à stabiliser leur situation macroéconomique et qui sont libres de contraintes liées à la soutenabilité de la dette, ou qui ont accumulé de lépargne pendant la vague de prospérité les « grands efforts » prendraient les formes de « financement de laccroissement du déficit budgétaire, en laissant jouer les stabilisateurs automatiques, ou de relance budgétaire discrétionnaire via des mesures sociales pour protéger les populations pauvres ou encore de recours aux réserves pour procéder progressivement aux ajustements nécessaires ». Pour ceux des pays de la région sans réserves, cest aux donateurs quil reviendra de faire des « efforts » en terme de « soutien accru des pour faciliter leur ajustement ».
« Sadapter au nouveau contexte extérieur »
Pour le FMI, dans la conjoncture défavorable actuelle caractérisée par les effets dengrenage de la dépression économique mondiale et laversion croissante des investisseurs au risque, lassombrissement des perspectives de croissance économique dans toute la région consécutif à chute de la demande et des cours des produits de base et au tarissement des ressources extérieures, « tous les pays (de la région dAfrique au Sud du Sahara, ndlr) devront sadapter au nouveau contexte extérieur »
Même sil faut passer par une dévaluation de leur monnaie.