IT Link s’internationalise pour basculer dans la catégorie des ETI
Julie Le Bolzer Le 06/12/2016
Malgré un aspect « chronophage », l’internationalisation représente pour Serge Benchimol, directeur général d’IT Link, une « aventure exaltante ». - DR
Déjà présente au Canada, l’entreprise de services numériques IT Link envisage de s’implanter aux Etats-Unis d’ici à trois ans. Ce développement à l’étranger est perçu comme une opportunité pour faire décoller le chiffre d’affaires.
Fondée il y a trente ans, IT Link s'est internationalisée récemment. L'entreprise de services numériques est présente depuis deux ans en Belgique, et depuis quelques mois en Allemagne et au Canada. Ce développement hors des frontières hexagonales fait écho au coeur de métier de cette société, qui accompagne des grands comptes, français ou étrangers, dans la digitalisation de leurs process et de leurs produits. Les clients ayant des activités à l'échelle globale, IT Link suit donc le mouvement. « Aujourd'hui, l'internationalisation n'est plus une option, c'est indispensable, c'est une nécessité : c'est une façon d'aller chercher des parts de marché, mais aussi de crédibiliser notre marque », observe Serge Benchimol, le fondateur et directeur général d'IT Link.
Le dirigeant mise clairement sur cette croissance à l'échelle mondiale pour faire croître son chiffre d'affaires et faire basculer IT Link dans la catégorie des entreprises de taille intermédiaire (ETI). A l'heure actuelle, la société réalise un chiffre d'affaires de près de 40 millions d'euros. « Toute présence à l'étranger ouvre des opportunités. Au Canada, par exemple, nous constatons que de nombreuses organisations, publiques et privées, se révèlent bien plus matures en matière d'innovation : c'est un terreau fertile pour une entreprise comme la nôtre. Et nous comptons également nous servir de notre implantation là-bas comme d'un tremplin vers les Etats-Unis », explique Serge Benchimol.
Un financement sur fonds propres
La création d'une filiale en Allemagne, il y a quelques mois, permet à IT Link de se positionner au plus proche de la dynamique créatrice dans le secteur de l'automobile. Et le directeur général rêve de pouvoir dire un jour qu'il accompagne un constructeur comme BMW dans la conception de la voiture connectée . « Etre implanté à l'étranger offre une vitrine bien plus large et constitue une carte de visite solide », estime-t-il. Aussi indispensable soit-elle, l'internationalisation ne s'exécute pas sans contraintes. Financée sur fonds propres, elle représente des investissements de taille pour l'entreprise française. Serge Benchimol évalue l'investissement annuel, pour les trois pays, à environ 500.000 euros pour les seuls coûts « faciaux ».
Frais d'implantation et de fonctionnement
Nous sommes trop petits pour bénéficier des aides prévues pour les grands groupes, et trop gros pour bénéficier des aides prévues pour les petites entreprises.
Il distingue deux catégories de dépenses : les frais de « construction » ou d'« implantation » qui comprennent le recours à des experts en droit social, droit des affaires, pour la constitution juridique de la société, la rédaction des contrats des collaborateurs, et les coûts de « fonctionnement » qui portent sur les locaux, les job boards, les assurances, la participation à des salons afin de gagner en visibilité, l'adaptation des systèmes d'information (IT Link a dû, par exemple, traduire en anglais et en allemand son CRM, ou dispositif de gestion de la relation client). « Nous sommes trop petits pour bénéficier des aides prévues pour les grands groupes, et trop gros pour bénéficier des aides prévues pour les petites entreprises », déplore-t-il. IT Link est toutefois en contact avec la Coface. Et l'entreprise a été accompagnée par Business France pour recruter des V.I.E. (volontariat international en entreprise).