Après Knokke et Dinant, le groupe français Partouche se désengage d’un troisième casino belge, Chaudfontaine, au profit de SGS Invest, un exploitant de salles de jeux.
On continue à jouer au Monopoly dans le secteur des casinos en Belgique… Après avoir revendu ses casinos de Knokke et de Dinant, le groupe français Partouche vient de céder celui de Chaudfontaine, avons-nous appris à bonnes sources. L’acquéreur est un groupe belge spécialisé dans les salles de jeux mais comptant également une filiale active dans le marché des paris: SGS Invest. L’opération a été annoncée mardi aux représentants du personnel. Contacté, Partouche n’a pas souhaité réagir. Du côté de SGS Invest, personne n’a répondu à nos appels.
Basé à Strombeek-Bever, au nord de Bruxelles, SGS Invest exploite entre autres une vingtaine de salles de jeux à Bruxelles et en Région flamande sous l’enseigne "starcasino". Il exploite aussi une salle de jeux en ligne, "starcasino.be", et détient une filiale active dans les paris et la location de machines, SGS Betting.
Désendettement
Pour Partouche, la cession s’inscrit dans la continuité de son plan de désendettement engagé en 2013. Cette année-là, pour rappel, handicapé par le poids de sa dette, le numéro deux français des casinos avait été placé sous procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Paris. Pour se désendetter, il avait annoncé une série de cessions d’actifs. Dans la liste figuraient les quatre casinos qu’il exploitait dans notre pays: Ostende, Knokke, Dinant et Chaudfontaine.
Partouche avait rapidement vendu Knokke et Dinant, le premier à Napoleon Games, un exploitant de salles de jeux fortement implanté en Flandre, le deuxième à DR Gaming Technology, un groupe de machines de jeux piloté par Jurgen De Munck. Ce dernier avait aussitôt entamé de nouvelles négociations avec les Français en vue de leur reprendre le casino de Chaudfontaine aussi, mais ces discussions avaient échoué il y a un peu moins d’un an.
Garantie en attente
Ces derniers mois, le Casino de Chaudfontaine a vu son effectif décroître de neuf unités pour revenir à 54 emplois. Fin de l’année dernière, les syndicats avaient demandé des garanties pour l’emploi à la direction, qui avait fait miroiter l’imminence de travaux de modernisation du site. À ce jour, ces deux projets sont restés sans suite; peut-être la direction a-t-elle levé le pied dans l’attente du résultat des discussions avec SGS Invest.
Comme la majorité des autres casinos belges, celui de Chaudfontaine souffre depuis quelque temps d’une baisse de fréquentation du public que le secteur attribue, entre autres, à l’interdiction de fumer dans les établissements.
Mis au courant mardi après-midi, le personnel reste inquiet. "Cette situation est frustrante pour lui, souligne Vicky Hendrick, secrétaire permanente du syndical libéral CGSLB: on ne sait pas où l’on va, on ignore quelles sont les intentions du repreneur, on ignore la date précise de la reprise... Ceci dit, on lui laisse le bénéfice du doute, en attendant d’être plus informé."
Profil
Le groupe qui va le reprendre présente un profil comparable à celui de Napoleon Games, l’acquéreur du Casino de Knokke: un exploitant de salles de jeux qui souhaite vraisemblablement élargir sa palette d’activités. On imagine qu’il est aussi motivé par la perspective d’exploiter une licence pour un casino en ligne; ce type de licence est en effet réservé aux concessionnaires de casinos "en dur", d’où l’intérêt d’investir dans ces derniers.
Les comptes 2013 de SGS Invest font état d’une marge brute d’exploitation de 2,6 millions d’euros et d’un bénéfice net de 1,7 million, deux postes en nette progression par rapport à 2012 (2,1 et 1,4 million, respectivement). La société disposait à fin 2013 de 3,3 millions d’euros de capital social et de 13,5 millions d’euros de fonds propres, en regard d’une dette de 6,8 millions.
