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Or : Comprendre ce qui se passe sur l'or

25 mars 2016 11:18

L’or est la valeur refuge par excellence. Mais son prix n’explose pas. Pourtant, s’en procurer devient difficile et la demande tutoie des sommets. Une vaste mani-pulation orchestrée par de puissants acteurs est à l’origine de ce paradoxe.

Pas besoin d’être un prix Nobel d’économie pour comprendre que quelque chose ne tourne pas rond sur le marché de l’or. Il suffit d’être familier avec une loi basique : celle de l’offre et de la demande. Ce qui est rare est cher. La demande d’or physique est au plus haut devant les turbulences traversées par l’économie mondiale. Plusieurs spécialistes s’accordent pour dire que le prix de l’once (31,1 grammes) devrait se situer autour de 8 000 dollars (soit quatre fois son record historique). Début mars, il est d’environ 1 250 dollars.

Ce prix étrangement bas est la question qui agite les experts depuis cinq ans. Pourquoi le prix de l’or ne correspond-t-il pas aux règles économiques ? Plusieurs d’entre eux, choisis pour leur expertise sur le sujet, nous ont aidés à percer le mystère. Selon eux, cette anomalie est le résultat d’interventions massives sur le marché des produits dérivés où l’on échange des contrats plutôt que des lingots. Ces purs mouvements spéculatifs ont pour conséquence de faire chuter les cours. Dans le rôle des suspects, on retrouve les banques centrales et leurs intermédiaires.

Les mobiles ?
Eviter la panique, protéger la valeur du dollar et le système financier dans son ensemble. Docteurs en économie, chroniqueurs, journaliste, ex-traders, gérants d’entreprises, Tous nous décrivent une des plus grandes manipulations de l’histoire économique.

Les faits
«Je ne suis pas un adepte des théories de mani-pulation en matière d’économie. Je me suis intéressé à ce sujet en y allant à reculons. Mais une fois que l’on s’y plonge, il apparaît clair que le marché est biaisé. Trop de faits sont là pour le démontrer.» Philippe Herlin est docteur en économie du Conservatoire national des Arts et Métiers de Paris. Comme d’autres experts avant lui, il s’est intéressé de plus près au marché de l’or. Et comme bon nombre de ses prédécesseurs, il a été «très surpris» de ce qu’il a découvert. C’est aussi le cas de Philippe Béchade. En novembre dernier, nous avons rencontré le président des Econo-clastes et chroniqueur sur B-FM Business.
Arrêtons-nous un moment sur le fonctionnement de ce business artificiel. Le prix du métal jaune n’est pas seulement fixé par les échanges d’or physique. Les mouvements sur les marchés de produits dérivés influencent également son prix. Il existe plusieurs «marchés à terme». Ils permettent le trading de contrats portant sur le précieux métal. En théorie, posséder un de ces titres signifie que vous êtes propriétaire de la quantité d’or correspondante et en droit d’en demander la livraison. Cette donnée est essentielle. Selon Nick Laird, spécialiste reconnu pour ses statistiques sur le milieu, plus de 3000 tonnes d’or «papier» sont échangées chaque jour. 3000 tonnes… C’est la production mondiale en 2015 selon Statista, un des numéro un mondial de la statistique.

On échange donc l’équivalent de la production annuelle mondiale d’or chaque jour sur les marchés à terme. Pour Fabrice Drouin Ristori, fondateur et dirigeant de Gold- broker.com, c’est sur la plateforme new-yorkaise du CO-MEX «que la plupart des mani-pulations sont effectuées». Ces derniers mois, en moyenne, il n’existait qu’une once d’or physique disponible pour 300 contrats à terme. Vous avez bien lu. Si ne serait-ce qu’une petite partie des détenteurs d’or papier demandait la livraison de leur métal jaune, le CO-MEX ex- ploserait.

Ce cadre permet à de puissants acteurs, tels les banques centrales, d’influencer les prix de l’or en vendant massivement ce type de contrat. Paul Craig Roberts, ancien sous-secrétaire du Trésor de Ronald Reagan, a été l’un des premiers à remarquer le manège. Dès 2011, il a noté que très souvent, lorsque l’or remontait, une pluie de contrats de vente inondait le CO-MEX. Lâchés comme des bo- mbes, sans qu’aucune nouvelle information économique ne puisse le justifier, ils ont eu pour effet de faire chuter les cours. Logique dans un marché régi par la loi de l’offre et de la demande. Ces brutales baisses sont faciles à constater. Elles ont souvent lieu dès l’ouverture du CO- MEX, à 8h20 heure de New-York.

CM -E Group, propriétaire du CO- MEX, n’avait pas souhaité répondre à nos demandes d’explications à la fin du mois de mars 2016. Ces mouvements sont d’autant plus illogiques qu’ils sont extrêmement risqués pour leurs auteurs. «Quand vous vendez sur un marché, il faut y aller au compte-gouttes, constate Philippe Herlin. Jamais un trader ne s’amuserait à écouler si massivement un actif sous peine de faire s’écr- ouler le marché et de subir des pertes. Qui aurait intérêt à perdre de l’argent si ce n’est pour man-ipuler ?»

Les suspects
Qui de mieux placé pour orchestrer une man-ipulation pouvant s’avérer coûteuse qu’une institution qui a le pouvoir de créer l’argent ? C’est à partir de ce type de réflexion que Paul Cr- aig Ro -berts est arrivé à la conclusion que la réserve fédérale américaine (FED) tirait les ficelles. «L’ex-écution de ces opérations man-ipulatrices se fait via les banques de transaction de contrats à terme comme JP Mor- gan, HS- BC et Bank of No- va Sco- tia, expliquait-il dans un article publié sur son site internet en 2014. Ce sont elles qui vendent pour la FED.» Ces trois institutions font partie des membres-traders du CO- MEX les plus actives en volume de transactions. Fabrice Drouin Ristori se dit «en accord» avec l’analyse de Paul Craig Roberts.

Les opérations ont été d’autant plus simples que la Réserve fédérale américaine (FED) a mené une politique monétaire très accommodante après la crise de 2008. «Elle est aussi impliquée parce qu’elle a gardé pendant des années des taux d’intérêt proches de zéro qui ont rendu le coût de ces mani-pulations financières quasiment nul», explique Max Keiser, ex-trader connu pour avoir délibérément fait chuter l’action de Co-ca-Co-la. En décembre dernier, Janet Ye- llen, présidente de la FED, a annoncé une légère remontée de ces taux. Plusieurs observateurs envisagent déjà de les baisser à nouveau. Les bourses font du yoyo, la Chine tousse, les Etats-Unis sont à l’aube d’une récession et l’Europe compose avec une croissance atone.

Ces mani-pulations ne seraient pas réalisées au seul bénéfice de la réserve fédérale américaine. Le monde financier dans son ensemble aurait intérêt à ce que le prix de l’or n’ex- plose pas les compteurs.

Les mobiles
«Investir dans l’or c’est investir de l’argent qui dort, souligne Philippe Her- lin. Vous ne mettez pas vos économies dans les assurances vies, les fonds de placement, les actions. Vous mettez les financiers au chô- mage.» Quand vous achetez de l’or, vous sortez du système. C’est une valeur refuge qui ne fait pas travailler le capital. Tous les investissements dans l’or physique sont autant de liquidités en moins dans les circuits financiers. Imaginez vous une horde de traders dé- chaînés dans leur salle de marché, fixés sur le cours de l’or. Chacune de ses montées est autant de travail en moins. Et ça les énerve... beaucoup.

Les motivations iraient même plus loin. La FED et ses intermédiaires feraient tout pour empêcher l’or de rentrer en compétition avec la monnaie de réserve internationale : le dollar. Paul Craig Roberts situe le gros de la mani-pulation à partir de 2011. A l’époque, l’once d’or avait atteint 1900 $. Selon l’ancien membre de l’équipe de Ronald Reagan, la FED s’est retrouvée pani-quée à l’idée que l’once perce le plafond symbolique des 2000 $. Ce signal aurait eu un impact psychologique fort : la matérialisation de la perte de confiance dans le billet vert. Une méfiance qui aurait pu avoir des conséquences graves pour les Etats-Unis et l’économie mondiale.

Afin de comprendre la réflexion de Paul Craig Roberts, il faut savoir que la FED a injecté des milliers de milliards de dollars dans l’économie depuis 2008 par le biais de ses trois assouplissements quantitatifs (quantitative easing ou QE). Si elle a freiné la machine en 2014, la planche à billets a tourné à plein régime pendant six ans pour soutenir l’économie. Ces politiques font peser un risque sur la valeur d’une monnaie qui ne marche qu’à la confiance. Depuis la fin des accords de Bretton Woods en 1971, le dollar ne repose plus sur rien, sinon sur la puissance américaine et la créance que lui accordent les agents économiques. Or, plus vous injectez de dollars dans le système, plus vous éro- dez sa valeur. «Le dollar est à la base de l’hégémonie américaine sur le monde, souligne Ma- x Kei- ser. Empêcher l’or de rentrer en compétition avec le dollar est d’une importance primordiale pour les Etats-Unis.» C’est également l’avis de Fabrice Drouin Ristori : «La FED fera tout pour protéger la valeur du dollar. C’est ce que De Gaulle appelait "le privilège exorbitant des Américains".»

La planche à billet n’est pas l’ap anage de l’Oncle Sam. Le 22 janvier 2015, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), annonçait un vaste plan de rachats d’actifs. Son QE à l’européenne, prolongé en décembre dernier, prévoit de racheter jusqu’à 60 milliards d’euros d’actifs par mois jusqu’en mars 2017. Le montant total pourrait avoisiner les 1 500 milliards d’euros. Sans parler du Japon, troisième puissance économique mondiale, qui multiplie les opérations de ce genre depuis des années.

Le dernier mobile est en lien direct avec cette or- gie de liquidités. Il s’agit d’éviter un vent de pan- ique. Laisser ex- ploser le cours de l’or serait reconnaître que quelque chose de grave se prépare. «La situation économique mondiale est telle que l’on casse les thermomètres pour empêcher les gens de voir qu’il y a un problème et l’or en est un, analyse Olivier Dela- marche, chroniqueur sur BF -M Business. C’est comme les marchés qu’on abreuve de liquidités pour qu’ils restent au sommet. Tout va bien madame la marquise ! Ce n’est pas parce que vous cassez le thermomètre que la fièvre va baisser.»

La majorité des spécialistes sollicités s’accorde à dire que nous sommes au bord de l’ex- plosion du système monétaire international. Un cataclysme provoqué par la dérégulation des marchés, la financiarisation à out- rance de l’économie et l’injection massive de cash des banques centrales. Le système est-il voué à s’écrouler ? L’or jouera-t-il à nouveau un rôle au coeur de l’économie mondiale ? Ces questions sont légitimes à l’heure où la situation ne cesse d’empirer.

Et maintenant ?
Les mouvements observés au niveau international sur l’or accréditent la thèse qu’un événement majeur se prépare. Des pays comme la Chine, la Russie ou l’Inde profitent des prix bas pour augmenter sensiblement leurs réserves d’or physique. Moscou a été parmi les plus gros acheteurs en 2015. La banque centrale russe a augmenté ses réserves d’environ 200 tonnes l’année dernière. Quant à la Chine, elle n’est dépassée que par le pays des tsars. L’Inde suit le mouvement. Cette raz- zia sur l’or physique commence sérieusement à inquiéter du côté du premier marché mondial, à Londres. Il voit ses ressources se vider à grande vitesse et craint la pénurie. «En Asie, on comprend la différence entre la monnaie fiduciaire, imprimée par l’Etat, et un vrai moyen de conserver son capital, explique Ned Naylor-Leyland du groupe Quilter Cheviot Investment. L’or sert d’assurance contre les conséquences de la fin d’un cycle économique positif et contre la m- ort potentielle du système monétaire actuel.»

Chinois et Russes se prépareraient à l’ex-plosion finale. C’est l’avis d’Olivier Delamarche : «Leur stratégie est loin d’être absurde. Ils anticipent un effondrement du système monétaire mondial. Qui dit effondrement dit refonte, analyse l’expert. Lorsqu’il faudra se mettre autour de la table, mieux vaudra venir avec des billes. D’importantes réserves d’or donneront du poids dans les négociations et une assise au Rouble et au Yuan.»

Fabrice Drouin Ristori doute sérieusement des chiffres officiels concernant les réserves d’or des pays occidentaux, Etats-Unis en tête. «Je pense que si l’on devait faire un contrôle des stocks, on aurait de grosses surprises» s’amuse-t-il. Le métal jaune acheté en masse par la Chine, l’Inde et la Russie vient majoritairement de l’Ouest. L’or physique est une ressource limitée, sa production mondiale est faible par rapport à la demande. Le fondateur de Gold-bro ker pense que le principe des vases communicants joue forcément.

D'ailleurs, une étrange atmosphère de secret entoure les stocks d’or. Aux Etats-Unis, Ron Pa-ul, élu du Texas et père de l’ex-candidat à la présidentielle américaine Rand Paul, se bat depuis des années pour qu’un audit indépendant des réserves d’or de l'Oncle Sam soit effectué. Il doute sérieusement des chiffres officiels (8 133,5 tonnes). En janvier 2012, pour la première fois, les réserves de la FED de New-York ont été vérifiées. Un contrôle effectué par… le Département du Trésor. Celui-ci dépend directement de la présidence et du Congrès. Pas de quoi satisfaire Ron Paul. Cependant, Philippe Herlin a du mal à imaginer que les stocks d’or américains puissent avoir subi une saignée : «Si l’on devait s’apercevoir qu’il manque une sérieuse quantité d’or dans les coffres de Fort Knox ou de la FED, la situation serait hallucinante. Cela paraît tellement fo- u que j’ai du mal à y croire.»

Du côté de la Chine, le problème inverse se pose. En juillet dernier, Pékin a communiqué des données officielles sur ses stocks d’or pour la première fois depuis 2009. Le souci, c’est que chez les ini-tiés, personne ne donne de crédit aux déclarations de l’Empire du Milieu. Les spécialistes sont quasiment unanimes pour dire que la Chine sous-évalue volontairement ses stocks d’or. Sur le montant, il y a débat. «Il est évident que les réserves chinoises sont plus élevées que ce qu’ils annoncent, affirme Brien Lundin, éditeur de Gold News- letter. Ce qui amène à la question de savoir pourquoi ils se sentent obligés de les sous-estimer.» La réponse la plus communément admise serait à chercher du côté des prix bas de l’or. Les Chinois ne verraient pas l’intérêt de montrer leur jeu avant que les cours remontent. Ou que le système s’éc roule.

Si la majorité des experts interrogés ne donne pas cher du système monétaire international, Philippe Herlin n’est pas de cet avis. Du moins en ce qui concerne le billet vert : «Je ne pense pas que le dollar puisse aller au tapis. Derrière, il y a les Etats-Unis, la première armée du monde. De plus, le pétrole et le gaz continuent de s’échanger en dollar.» Il ne voit pas le cours de l’or ex-pl oser dans un futur proche : «A mon avis, l’or ne peut pas cre ver le plafond. La raison est simple : la plupart des gens ont encore confiance dans les politiques des banques centrales. La vrai bascule se fera quand Draghi et Yellen auront perdu leur crédibilité.»

Fabrice Drouin Ristori en est, au contraire, persuadé : «L’or sera à nouveau au coeur de l’économie. Et ceux qui disent que sa production ne peut pas accompagner la croissance mondiale se trompent. Tout est question de fixation du prix de l’or pour gérer, annonce-t-il. Ce qui se passe actuellement s’est déjà produit. Au cours de l’Histoire, toutes les expériences de créations monétaires incontrôlées ont terminé en fai- llite.»
Lors de la Révolution française, le système des assignats, considéré comme l’une des premières planche à billets de l’Histoire, a bien failli ruiner l’Hexagone. En 1923, le même système d’émission massive de liquidité mettait à genoux la République de Wei mar. Dix ans après, Ad olf Hi-tler prenait les pleins pouvoirs. La suite, tout le monde la connaît

4 réponses

  • 26 mars 2016 04:29

    Bien intéressant!


  • 28 mars 2016 09:52

    Exactement, et la question n'est pas de savoir si ça arrivera, mais quand ça arrivera!


  • 30 mars 2016 18:56

    Depuis quelques années, j'ai pris ma retraite, ayant fait du Madelin elle est correcte pour l'instant mais n'évolue pas. J'ai tout lieu de désespérer quand je vois les taux d'intérêt et les engagements bancaires. Je regrette de ne pas avoir consacré les sommes que j'ai versées en pure perte au titre du Madelin à l'achat d'or . J'aurais aujourd'hui au moins mon poids en or et si je décède mes enfants pourraient profiter de ce qui reste alors qu'avec Madelin ils n'auront rien.
    A part cela je comprends ceux qui trouvent que c'est une relique barbare. C'est sans doute ceux qui détiennent mes économies.


  • 31 mars 2016 13:21

    A ce sujet, à regarder pour les anglophones : L'or, notre dangereuse
    obsession.
    http://video.ft.com/4805151190001/Gold-our-dangerous-obsession/Life- And-Arts


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