Depuis maintenant plus de quatre ans, les marchés boursiers connaissent une belle ascension, soutenus par la croissance des bénéfices des entreprises, une économie mondiale dopée à la globalisation et un environnement monétaire très favorable. Ce mouvement haussier na été interrompu que par de brutales mais tout aussi brèves corrections qui savèrent, a posteriori, constituer des opportunités pour rentrer à bon compte sur les marchés dactions. La nouvelle correction que nous avons vécue cet été ne dérogera probablement pas à la règle si lon se positionne pour lannée 2008. À court terme, lincertitude de la crise des «subprimes» risque en revanche dencourager un peu plus la volatilité.
Afin de continuer à réaliser une meilleure performance que le CAC 40 ce qui est bien parti, cette année encore, grâce à nos achats menés en début dexercice et aux nombreuses ventes réalisées avant lété alors que les indices étaient au plus haut , il convient donc dintégrer dans vos portefeuilles une dose de valeurs de rendement. Ces dernières, si elles sont bien identifiées, présentent en effet lavantage de mieux résister dans les phases de turbulences, leur rendement élevé constituant un parachute à la baisse. En outre, quand les beaux jours reviennent, et dans un environnement où les taux des obligations restent toujours très bas et donc peu attractifs, elles font lobjet de vagues dachats (cf. lannée 2003). Dautant plus si leur métier est séduisant et porteur... Cette stratégie a été mise en place dans la lettre depuis plusieurs semaines déjà. Kingfisher a ainsi rejoint Altria et PagesJaunes dans le sérail des valeurs favorites, tandis que HSBC et Rubis ont intégré la sélection plus opportuniste des valeurs conseillées. Toutes, à lexception dAltria, sont encore aujourdhui à des cours dachat. Afin de compléter vos lignes de rendement, nous vous proposons toutefois, cette semaine, une dernière valeur à lachat sur ce thème : Enel.
Enel, un énergéticien bradé
Après Rubis, conseillée dans le PU n° 2285, nous revenons cette fois-ci sur une société dune toute autre envergure. Enel est en effet le 4ème groupe énergétique européen avec une capitalisation de 45,8 Mds et un chiffre daffaires proche de 38 Mds . Au cours des derniers mois, lItalien a considérablement fait parler de lui. Après quon lui a prêté des vues sur Suez ce qui a finalement déclenché le projet de fusion de ce dernier avec GDF , le groupe, associé à Acciona, sest engagé avec succès dans une rude bataille boursière pour le contrôle dEndesa, le 1er producteur dénergie espagnol. Alors que lopération ne sera officiellement bouclée quen octobre prochain, le potentiel de synergies na pas encore été entamé. Des annonces, à même de soutenir le cours, devraient ainsi être faites en fin dannée sur ce sujet. Dans le même temps, lampleur de ce rachat, qui a été suivi par lacquisition de la compagnie russe OGK-5, accroît la visibilité quant à la stratégie et la performance du groupe pour les prochaines années. Comme la souligné la direction, lexpansion internationale le groupe opère notamment en France, Espagne, Bulgarie, Russie, Roumanie ainsi que sur le continent américain est en effet maintenant achevée. «Tout ce qui viendra après cela ne concernera que des investissements complémentaires plus petits et des acquisitions dactifs complémentaires au réseau existant (...) et cela naura pas du tout dimpact sur notre capacité financière et notre politique dinvestissement», a même ajouté ladministrateur délégué Fulvio Conti. Une bonne nouvelle alors que lacquisition dEndesa a bien entendu alourdi la dette du groupe qui représentera, au 31 décembre de cette année, plus de 130 % des fonds propres. Cest dailleurs ce qui a récemment pesé sur le titre, les investisseurs craignant un durcissement des conditions de crédit pour les entreprises. Pour autant, les inquiétudes sur ce front paraissent excessives. Même en cas de hausse du coût de la dette, les bénéfices devraient en effet afficher une progression substantielle, liée au rachat dEndesa. Parallèlement, la libéralisation du marché résidentiel en Italie, mise en place en juillet dernier, va soutenir la rentabilité dEnel. Enfin, les actionnaires vont être choyés. Alors que des programmes de rachats dactions ne sont pas exclus pour les prochaines années, la politique de distribution est généreuse : lobjectif est dassurer un taux de rendement supérieur aux deux-tiers des valeurs du secteur.
Le groupe italien vient dannoncer une hausse de 2,3 % de son excédent brut dexploitation semestriel à 4,462 Mds , soutenue par la bonne performance de ses activités à létranger. Alors que le consensus des analystes a été battu, la direction a indiqué tabler sur une progression de ses bénéfices annuels. Le prochain rendez-vous est maintenant fixé au 8 novembre pour la publication des résultats trimestriels. Avec la récente baisse de son cours, le titre affiche un rendement proche de 7 %. Lhistorique de distribution de la société, la visibilité sur sa stratégie dacquisitions et sa décote de 15 % par rapport au secteur rendent ce taux encore plus attrayant. Nous achetons donc le titre au cours actuel, avec un objectif fixé à 9 .
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