(Actualisé avec précisions)
par Natalie Huet
BERLIN, 23 septembre (Reuters) - Alstom ALSO.PA restera à
l'affût de rachats dans la signalisation ferroviaire après la
reprise des activités de l'américain General Electric GE.N
dans ce secteur, a déclaré mardi Henri Poupart-Lafarge, le
président du pôle Transport du groupe français.
La branche ferroviaire d'Alstom constituera l'essentiel du
périmètre du groupe après la vente de ses activités dans
l'énergie à GE, pour 12,35 milliards d'euros, dans le cadre d'un
accord conclu en juin. ID:nL6N0P20G5
Cet accord inclut la vente à Alstom de l'activité de
signalisation ferroviaire de GE pour 600 millions d'euros, une
opération que le français prévoit de boucler en même temps que
la cession du pôle énergie au deuxième trimestre 2015, a indiqué
Henri Poupart-Lafarge lors du salon ferroviaire InnoTrans de
Berlin.
"La signalisation, c'est un secteur intéressant (...), on
compte continuer à participer à cette consolidation", a-t-il
déclaré à des journalistes.
Henri Poupart-Lafarge a rappelé que le rachat de la
signalisation ferroviaire de GE apporterait 400 millions d'euros
de chiffre d'affaires supplémentaire par an au groupe français
et qu'il génèrerait également des synergies, non précisées.
"Je pense qu'il faudra qu'il y ait de la consolidation dans
le reste du secteur également, et on est également intéressés
(...). On aura un bilan solide qui nous permettra de financer
les acquisitions qu'on souhaitera faire", a-t-il également dit.
Fabricant du TGV, de tramways, métros et trains régionaux,
Alstom Transport est le quatrième fournisseur mondial
d'équipements ferroviaires derrière les chinois CNR et CSR et le
canadien Bombardier BBDb.TO , mais devant l'allemand Siemens
SIEGn.DE .
Alstom a fait savoir lors de la publication de son chiffre
d'affaires du premier trimestre 2014-2015, en juillet, que son
pôle ferroviaire devrait enregistrer "une progression soutenue"
de ses ventes sur l'ensemble de l'exercice.
Le groupe a alors précisé qu'il communiquerait à la fin de
l'année sur les perspectives de sa branche transport, et sur
l'utilisation du cash reçu de GE lors d'une assemblée générale
appelée à se prononcer sur l'opération avec le groupe américain.
ID:nL6N0PY107
L'ETAT FRANÇAIS "STABILISE ALSTOM"
Alstom a jusqu'ici indiqué, sans fournir de précisions, que
le montant en numéraire versé par l'entreprise américaine lui
servirait à renforcer ses activités dans le ferroviaire, à
investir dans des alliances dans l'énergie avec GE, à se
désendetter et à rémunérer ses actionnaires.
L'Etat français est intervenu dans les négociations entre
Alstom et GE avec l'objectif de préserver l'emploi, de maintenir
une présence du français dans l'énergie et de s'assurer que son
pôle Transport serait assez solide pour poursuivre seul son
développement.
Cette intervention s'est notamment traduite par un accord
avec Bouygues BOUY.PA , premier actionnaire du groupe avec
29,3% du capital, qui prêtera des titres à l'Etat et lui
accordera une option d'achat portant sur 20% du capital d'Alstom
pendant 20 mois à compter de la finalisation de l'opération avec
GE.
L'entrée de l'Etat français "est une très bonne chose, ça
stabilise Alstom", a estimé Henri Poupart-Lafarge, ajoutant que
son groupe accueillerait aussi favorablement, à long terme, des
partenaires industriels.
Le russe Transmashholding, dont Alstom détient 25% du
capital, pourrait par exemple selon lui prendre en retour une
participation dans le groupe français.
Henri Poupart-Lafarge a déclaré que les tensions
occidentales avec la Russie n'affectaient pas les opérations
quotidiennes d'Alstom, qui surveille cependant attentivement la
situation et espère qu'elle s'apaisera.
Alstom Transport a enregistré en 2013-2014 un chiffre
d'affaires de 5,9 milliards d'euros - soit 29% des ventes du
groupe - et une marge opérationnelle de 5,6%.
Le pôle, qui emploie près de 28.000 personnes, s'est
illustré en octobre en décrochant en Afrique du Sud le plus gros
contrat de l'histoire d'Alstom et affichait fin juin un carnet
de commandes record de 23,2 milliards d'euros, soit environ 4,5
ans de chiffre d'affaires.
Alstom Transport a aussi annoncé mardi la signature de deux
lettres d'intention avec KTZ, la compagnie ferroviaire nationale
du Kazakhstan, en vue de pouvoir augmenter sa participation de
25% dans EKZ - une coentreprise détenue à 50% par KTZ et à 25%
par le russe Transmashholding - et d'élargir ses activités de
maintenance et de signalisation au Kazakhstan. (Le communiqué :
http://bit.ly/1rix0ku)