Entretien avec Jean-Michel Lagarde, Directeur Général Adjoint de Barbara Bui Nous sommes satisfaits du démarrage de notre boutique de Los Angeles
le 06/02/2012 à 12h53
Boursier.com : La nouvelle boutique de Los Angeles a-t-elle débuté conformément à vos attentes ?
J-M.L. : Nous sommes satisfaits du démarrage de notre boutique de Los Angeles. Ses ventes ont représenté près de 9% du chiffre d'affaires " Retail " du quatrième trimestre, ce qui est encourageant. A l'échelle du groupe, les chiffres restent encore peu significatifs, car nous n'avons démarré que mi-juillet. Mais de façon générale, ce début est tout à fait positif.
Boursier.com : La fin d'exercice s'est-elle bien déroulée?
J-M.L. : Nous sommes extrêmement satisfaits de la qualité des livraisons de la collection Printemps/Eté 2012. Dans notre métier, il est crucial de livrer tôt, pour vendre tôt. Etre capables de livrer la collection Printemps/Eté, dès novembre ou décembre, permet de créer de l'animation dans les boutiques et de tirer vers le haut le chiffre d'affaires du quatrième trimestre. Le phénomène devrait se poursuivre et se matérialiser dans les ventes des semaines à venir.
Boursier.com : Donc un premier trimestre 2012 qui s'annonce sous de bons auspices...
J-M.L. : Nous avons toutes les armes pour le réussir dans le " Retail ", dans un contexte de turbulences économiques. A périmètre constant, notre croissance s'est avérée plus faible en fin d'année. Le ralentissement s'est fait ressentir, après une forte accélération jusqu'en juillet.
Boursier.com : Comment s'est déroulée la période de soldes ?
J-M.L. : La période de soldes n'est pas décisive pour Barbara Bui. Nous ne nous affichons en soldes qu'une seule semaine. Le positionnement " Luxe " de la marque explique que nous privilégions la qualité de services plutôt que le positionnement prix agressif. De façon générale, la saison ayant été bonne, les stocks supplémentaires ne sont pas importants et en conséquence, la période de soldes n'est pas très significative.
Boursier.com : L'expérience réussie de Los Angeles vous incite t-elle à renouveler ce type de développement ?
J-M.L. : Nous n'avons pas la capacité financière de réaliser plusieurs opérations importantes en même temps. Ceci étant, l'opération de Los Angeles étant très encourageante, si nous avons l'opportunité de réaliser de nouvelles opérations, peut-être avec un seuil de rentabilité inférieur, nous foncerons ! Nous avons choisi de nous redéployer aux Etats-Unis, zone très importante pour nous, sur laquelle nous avons déjà des filiales.
Boursier.com : Quelle date visez-vous pour la rentabilité de cette boutique de Los Angeles ?
J-M.L. : Nous espérons nous rapprocher de l'équilibre au deuxième semestre 2012. Ce projet pèsera donc encore quelques mois sur la rentabilité du groupe, mais c'était prévu.
Boursier.com : Malgré cela, dégagerez-vous des bénéfices au deuxième semestre ?
J-M.L. : Oui. Les comptes ne sont pas arrêtés, mais nous annonçons du mieux pour le deuxième semestre. Mais 2011 ne sera pas pour autant une année de grande rentabilité pour le groupe. L'objectif est de retrouver une vraie dynamique. Nous avons généré jusqu'à 38 ME de chiffre d'affaires, avec des rentabilités très solides. La crise de 2008 a provoqué une forte baisse du chiffre d'affaires et il faut donc nous développer à nouveau, ce qui nécessite des investissements importants, avec des résultats qui en souffriront un temps. Dans ce cadre, poursuivre le développement de notre présence à l'international via l'ouverture de points de vente en propre ou en partenariat est très important.
Boursier.com : Outre les États-Unis, quelles zones privilégiez-vous ?
J-M.L. : Les grandes villes de la Mode sont importantes à nos yeux. Londres est une de nos cibles depuis longtemps, mais nous nous heurtons à la possibilité de trouver des emplacements nous permettant de dégager une rentabilité acceptable. L'Asie, en partenariat, est aussi une de nos priorités. De façon générale, en Europe et aux États-Unis, nous comptons nous développer en propre, alors qu'en Asie, investir seuls est sans doute assez risqué et nous avons besoin de partenaires, à l'image de ce que nous avons fait au Liban l'an passé.
Boursier.com : Pourquoi ne pas lever des fonds sur le marché pour accélérer le développement ?
J-M.L. : Pour l'instant, le projet de lever des fonds n'est pas d'actualité. Notre valorisation est assez faible et une augmentation de capital aurait entrainé une dilution assez forte des actionnaires de la société familiale qu'est Barbara Bui. Si le titre revient à des niveaux plus élevés, ce sera peut-être une option à saisir.
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Jean-Michel Lagarde Directeur Général Adjoint de Barbara Bui