Le lancement de MYBank est emblématique de la stratégie de diversification d’Alibaba au-delà de ses plate-formes de e-commerce - Shutterstock1 / 1
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Le géant chinois du commerce électronique Alibaba a donné le coup d’envoi jeudi à sa banque en ligne. MYBank compte capter 10 millions d’entreprises de petite et moyenne taille et « des centaines de millions » de clients particuliers d’ici cinq ans.
Le géant chinois du commerce électronique Alibaba a donné le coup d’envoi jeudi à sa banque en ligne avec pour cible principale les petits entrepreneurs privés qui peinent à obtenir des prêts des grandes banques traditionnelles. Baptisée MYBank, ce nouvel établissement est contrôlé à 30 % par la société financière Ant Financial Services, affiliée à Alibaba, dont elle opère déjà le système de paiement Alipay. Parmi les autres actionnaires de MYBank, figurent le conglomérat Fosun (25%), l’équipementier automobile Wanxiang (18%) et la firme d’investissement Yintai (16%).
La banque a affirmé dans un microblog cité par l’AFP qu’elle proposerait des prêts allant jusqu’à 5 millions de yuans (730.000 euros). Basée à Hangzhou --la métropole de l’est de la Chine où Alibaba a lui-même son siège--, MYBank a par ailleurs promis de « servir les petites entreprises, les particuliers et les usagers du secteur rural ». L’ensemble de ces catégories est de fait mal servi par les grandes banques commerciales publiques chinoises, qui par prudence, préfèrent prêter aux groupes étatiques plutôt qu’aux firmes privées et aux entrepreneurs, pour lesquels les coûts pour se financer peuvent être prohibitifs.
Stratégie de diversification
Depuis plusieurs mois, la Chine assouplit les conditions de prêts des établissements bancaires pour les pousser à prêter davantage. L’Etat a même annoncé mercredi son intention de mettre fin au plafonnement du volume de leurs prêts à 75 % de leurs dépôts. Dans ce contexte, MYBank est bien décidé à faire sa place afin, d’ici 5 ans, de compter comme clients quelque 10 millions d’entreprises de petite et moyenne taille et « des centaines de millions » de clients particuliers.
Le lancement de cette « banque sur internet » est emblématique de la stratégie de diversification d’ Alibaba au-delà de ses plate-formes de e-commerce. Comme Tencent --un autre mastodonte du web chinois et opérateur de la très populaire application de messagerie WeChat -- avec lequel il se bat pour dominer le marché en plein essor des transactions électroniques, le groupe chinois peut compter sur la masse de données collectées sur ses cibles via son activité de e-commerce pour proposer des offres de crédits adaptées tout en maîtrisant son risque. Tencent a pris un peu d’avance en lançant dès le mois d’avril son établissement WeBank. Mais Alibaba s’était déjà frotté à la finance en ligne, en créant mi-2013 un attractif produit d’investissement, Yu’ebao, qui offrait des taux de rentabilité bien supérieurs aux dépôts bancaires: un succès foudroyant, avec plus de 100 millions d’usagers.
Alibaba comme Tencent espèrent profiter de la soif grandissante de la classe moyenne chinoise pour les crédits à la consommation, envers lesquels les réticences traditionnelles tendent à s’estomper. Soucieux d’accroître la concurrence dans un secteur bancaire dominé par quatre établissements publics géants, Pékin avait donné son feu vert l’an dernier à la création de nouvelles banques à capitaux privés et de banques en ligne.
